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Faire « descendre » l’ Etat de droit dans les quartiers délaissés de la République.

dimanche 8 novembre 2020, par Amitié entre les peuples

Faire « descendre » l’ Etat de droit dans les quartiers délaissés de la République.

1 - Commençons par cerner l’Etat de droit avec une note ancienne.

Il y a 30 ans était publié en novembre 1987 (au PUF) « L’Etat de droit » avec un sous-titre : Travaux de la mission sur la modernisation de l’Etat publiés sous la direction de Dominique Colas .

Ces travaux (et d’autres) furent étudiés . Voici notre " Note Christian Delarue sur « L’Etat de droit » (PUF 1987) écrite alors mais publiée plus tard.
https://blogs.mediapart.fr/christian-delarue/blog/270214/note-christian-delarue-sur-l-etat-de-droit-puf-1987

2 - S’agissant de la Police, l’auteur de référence, à gauche, à l’époque était Jean-Jacque Gleizal auteur du « Désordre policier » (1985).

Le texte qui suit, écrit en 2007, est nettement plus militant, moins de facture universitaire comme le premier ci-dessus.

Du SOCIAL au POLICIER ou LE « DESORDRE POLICIER » AGGRAVE - sur BELLACIAO
http://www.bellaciao.org/fr/article.php3?id_article=48521

3 - Quel Etat de droit ?

 « La république laïque tout comme la république sociale sont les deux colonnes de la république universelle, celle de tous, par tous et pour tous. » (P Juston)

Aujourd’hui, les jeunes des familles les plus défavorisées mais les autres aussi (ceux issus des classes moyennes), ont besoin de voir qu’un Etat de droit existe concrètement, et pas que pour la répression policière . Il y a besoin d’une intervention de l’Etat et d’une implantation des services publics sur plusieurs secteurs : logements, emplois, instruction, santé, etc

 Des services publics avec un Etat laïque.

Ce n’est pas qu’il n’y aurait plus besoin de police - elle est nécessaire contre les caïds - c’est qu’il faudrait 1) qu’elle ne produise pas une militarisation des quartiers (populaires ou non) et de la société - c’est en cours ) 2) qu’elle ne cible pas systématiquement les jeunes au faciès. La République doit être aussi anti-raciste.

La police protège les citoyens agressés mais encore faut-il qu’il y ait eu agression ou risque d’agression ! Ce n’est pas toujours le cas !

Un policier constate une infraction et il se fonde sur elle pour réprimer mais à mon sens il ne doit pas y avoir sur-répression mais au contraire retenue dans l’exercice de l’action répressive . Pourquoi ? Si on use d’une répression policière et judiciaire (pénal) accrue alors on risque de former une conscience rebelle sur la durée et une conscience qui ne saisira jamais en quoi un Etat de droit est fait aussi pour lui et ses copains de quartier dit populaire.

Il croira que cet Etat est au service de ceux d’en-haut. Ce qui apparait d’ailleurs plus comme une hypothèse scientifique qui travaille à examiner les choses derrière les apparences formelles du droit et des institutions.

Christian DELARUE