Accueil > Entente entre les peuples > Peuple-nation - peuple-classe > Peuple-nation, peuple-classe, bas-peuple > Evariste, JL Mélenchon et le peuple-classe

Evariste, JL Mélenchon et le peuple-classe

jeudi 6 novembre 2014, par Amitié entre les peuples

Evariste, Jean-Luc Mélenchon et le peuple-classe

J’ai lu avec attention la lecture d’Evariste du dernier livre de Jean-Luc Mélenchon. Je n’ai pas encore lu le livre de Monsieur Mélenchon, un camarade aussi n’est-ce pas. Il s’agit donc d’une très courte lettre que je compte envoyer à Monsieur Evariste, le camarade de Respublica. Je ne parle pas de ce que je n’ai pas lu. J’avais quand même lu la note de lecture fort complète de Pascale Fautrier ici sur Médiapart - le Club (1) .

I - Entrecroisement des conceptions et des luttes.

Monsieur Evariste met au débat dans son texte plusieurs points qui le méritent mais que je vais laisser de côté pour le moment. J’ai un désaccord que je signale d’emblée à vos lecteurs . Il n’y a pas, en soi et nécessairement, opposition entre lutte de classe et lutte du peuple-classe contre l’oligarchie. Ce n’est pas contradictoire. Pas nécessairement en tout cas.

C’est qu’ il ne s’agit pas de deux conceptions totalement séparées qui n’auraient pas vocation à s’articuler, à s’entrecroiser. Elles peuvent se mélanger et pas nécessairement selon mes propres façons de les combiner (bien que j’étudie un peu celà mais modestement). Et puis il y a toujours le réel qui oblige aux rectifications ou adaptations.

Ainsi, il n’y a pas à choisir entre le stratificationnisme (analyse en termes de couches sociales) et le classisme (analyse en termes de classes sociales). On peut combiner les deux types d’analyse. Surtout le peuple-classe ne relève pas du stratificationnisme car il y a un rapport social de domination entre le 1% et les 99%.

A propos du 1% . Vous dites oligarchie comme beaucoup désormais depuis quelques années. On pourrait dire les élites comme Thierry Brugvin dans son dernier livre. On pourrait dire aussi classe dominante. On pourrait mettre la formule au pluriel et la vulgariser internationalement sous le chiffre « 1% » , critiqué parfois de façon condescendante comme relevant du « tract schématique », bien que Camille Landais, Thomas Piketty (qui parle de « stratosphère ») et d’autres aient pu lui donner une caution scientifique. En fait derrière l’apparence des chiffres il faut lire un rapport de conflictualité, un rapport de prédation de la minorité économique d’en-haut contre le peuple-classe et contre la nature.

II - Il y a plusieurs niveaux de lutte de classe.

1 - Il y a, au niveau des rapports de production, une lutte réelle, quoique pas toujours apparente, entre ouvriers (ou employés) et patrons dans les entreprises privées capitalistes, y compris dans les petites entreprises qui ne sont pas épargnées. Le syndicalisme, celui des travailleurs comme celui des patrons (MEDEF ou autres syndicats), est partie prenante de ces luttes de classe contre l’exploitation de la force de travail. C’est un point qui est important. Cette lutte se retrouve dans le public qui n’est pas épargné par la lutte de classe : RTT céder ou passer à 30 heures hebdomadaires, augmenter les traitements, etc... Le syndicaliste que je suis sait cela.

2 - Mais il y a aussi, à un niveau au-dessus, une très forte conflictualité sociale. Pas plus apparente non plus d’ailleurs !
Le clivage entre classe(s) dominante(s) et peuple-classe est aussi une lutte forte entre la classe dominante implantée dans la finance, les banques, les FMN et la politique et le peuple-classe. C’est cette classe sociale dominante qui accumule à son profit la richesse financière et économique du pays et dans tous les pays. Et c’est l’ensemble du monde du travail salarié privé et public mais aussi indépendant qui est victime de cette lutte. Ils reconnaissent qu’ils la gagnent. Et ils ne cessent de la gagner année après année. L’Etat social d’après guerre, qui n’est pas « tombé du ciel », est en cours de démantèlement. Ne soyons pas alarmiste. Il est toujours institué et actif. Mais les services publics sont méthodiquement attaqués. La classe dominante veut privatiser, marchandiser, financiariser ce qui est le bien précieux du peuple-classe. Le pôle public bancaire est aussi un bien précieux du peuple-classe. Et la bourgeoisie bancaire n’en veut pas !

NB / La distinction peuple-classe (99%) et peuple social (90%) est secondaire et n’est pas dans mon esprit dirigée contre le 10% et encore moins contre le 9% sous le 1%. La création du peuple social différent du peuple-classe sert à dire que le peuple social (90%) souffre plus des attaques du 1%.

Christian DELARUE

1) L’Ere du peuple de Jean-Luc Mélenchon : une politique nouvelle pour un monde bouleversé

http://blogs.mediapart.fr/blog/pascale-fautrier/291014/lere-du-peuple-de-jean-luc-melenchon-une-politique-nouvelle-pour-un-monde-bouleverse

NB : Comme suite à la note de Pascale FAUTRIER j’avais écrit : Peuple, peuple, peuple.

http://amitie-entre-les-peuples.org/Peuple-peuple-peuple

voir aussi « Peuple-classe - 99% »

https://www.facebook.com/peupleclasse.peuplesocial

et :
Jean-Luc Mélenchon une figure bonapartiste ? - Amitié entre les peuples

http://amitie-entre-les-peuples.org/Jean-Luc-Melenchon-une-figure

L’article d’Evariste est sur :
ReSPUBLICA » L’ère du peuple, selon Jean-Luc Mélenchon

http://www.gaucherepublicaine.org/respublica/lere-du-peuple-selon-jean-luc-melenchon/7387455#footnote_4_7387455