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Et après le 1 mai, qu’est ce qu’on fait ? H Melchior

dimanche 3 mai 2009, par Amitié entre les peuples

Et après le 1er mai, qu’est ce qu’on fait ?

samedi 2 mai 2009

Notre patience est à bout : Faisons du 1er mai le début d’une lutte prolongée ! La grève générale reconductible doit être à l’ordre du jour !

Malgré la lame de fond qui venait de submerger le pays,Sarkozy,par la bouche de François Fillon et de ses autres porte-flingue,a préféré se complaire dans son autisme, son arrogance de classe en envoyant une fin de non recevoir claire et définitive aux centaines de milliers de grévistes et aux quelques 3 millions de personnes qui ont usé les pavés le 19 mars dernier pour affirmer haut et fort qu’il n’était pas question que se soit les travailleurs et les travailleuses qui payent la crise du capitalisme et des capitalistes et qu’une autre politique en totale rupture avec celle menée,depuis maintenant deux ans,par ce gouvernement anti-populaire était à la fois nécessaire et possible ! Sans surprise cette droite décomplexé, cette droite de combat ne cède sur rien, persiste et signe en expliquant cyniquement que ce ne sont pas ni les manifestations, ni les grèves qui permettront au pays de sortir de la crise ! Les revendications légitimes des salariés , de la jeunesse scolarisée seront rester une nouvelle fois lettre morte :

*Pas d’augmentation significative des bas salaires,alors que la moitié des salariés doivent se contenter d’un salaire inférieur à 1500 euros par mois.

*Aucune mesure pour lutter radicalement contre les plans de licenciement ( Continental, Faurecia, PSA, Renaud, Valeo,Total, Arcelor, Mittal...) et les fermetures d’usine qui pourtant se multiplient depuis le début de l’année et concernent le plus souvent des entreprises profitables.

*Pas de suppression d’un bouclier fiscal, symbole de la politique de classe du gouvernent. - Pas de remise en cause de la loi TEPA portant sur la défiscalisation des heures supplémentaires : application du slogan mensonger « travailler plus pour gagner plus », qui, outre le fait qu’il écarte l’impératif sociale d’une autre redistribution des richesses crées collectivement , nourrit un chômage devenu endémique en cette période de crise, en poussant les employeurs à augmenter le temps de travail des salariés déjà en activité plutôt que d’en embaucher de nouveaux.

*Pas de coup d’arrêt au processus de libéralisation de secteurs de la santé et de l’enseignement supérieur, qui se matérialise respectivement par la loi BACHELOT et la loi LRU.

Face à une telle intransigeance, face à un tel mépris d’un pouvoir refusant obstinément de modifier d’un iota une politique marquée du sceau de l’injustice et du privilège, on pouvait légitimement aspirer à ce que cette journée de mobilisation ne soit pas qu’une simple réplique, un simple décalque de la journée de mobilisation réussie du 29 janvier , mais bien le début d’une lutte prolongée dans tous les secteurs, avec en premier lieu la volonté de reconduire la grève partout où cela est possible !

Les directions syndicales, qui continuent sans vergogne à se complaire dans leur stratégie funeste de grève à saute-mouton, en ont décidé autrement ! Faute d’avoir obtenu des résultats probants, on en vient à penser et cela sans mauvais procès, si cette stratégie ne tendrait pas finalement à se résumer,de plus en plus,à une simple gestion du ras le bol général en faisant de ces journées d’action sans lendemain de simples moments d’exutoires pour les salariés en lutte et la jeunesse révolté et ainsi prévenir ainsi tout mouvement incontrôlé, qui de leur point de vue serait irresponsable car source de désordre sociale !

En effet,à défaut de créer les conditions d’une possible victoire sociale et politique du mouvement social,elle ne sert finalement qu’à « canaliser le ressentiment du peuple et prévenir ainsi tout risque d’explosion sociale ! », comme l’a avoué sincèrement un François CHEREQUE tout heureux de voir que cette unité syndicale historique qui est salué mais qui malheureusement se réalise jusqu’à présent sur des qui sont dans la période actuelle synonyme d’impuissance politique.

Ce manque de perspective immédiate, cette volonté délibérée d’écarter systématiquement la grève générale reconductible,en tant que méthode de lutte,du champ des possible, ce refus de s’inspirer de la lutte historique et victorieuse du peuple antillais en Guadeloupe et en Martinique,sont autant de faute politique car tuant dans l’œuf tout espoir d’un possible renversement du rapport de force en faveur des couches populaires !

Cet état de blocage stratégique n’est cependant pas une fatalité. Une rupture avec cette unité,qui à l’heure actuel se structure sur le plus petit dénominateurs commun, peut adevnir. Déjà des vois dissonantes commencent à se faire entendre ici ou là , même si elles restent encore minoritaires. Ainsi, L’union syndicale Solidaire, partie prenante de l’intersyndicale,se montre de plus en plus critique vis à vis de cette stratégie de lutte, qu’elle assimile à une simple gestion de la crise, et aspire à ce que la grève générale soit considérée comme une solution à envisagée pour faire plier un gouvernement toujours droit dans ses bottes : « Il est évident qu’une grève générale ne se décrète pas,mais ne pas proposer cette perspective, ne pas l’organiser, c’est faire en sorte qu’elle n’ait jamais lieu. Au contraire, nous pensons qu’il est de la responsabilité du mouvement syndical, aujourd’hui, d’y travailler » L’UL CGT du havre a,quant à elle,interpellé sa confédération en faveur de la grève générale reconductible en faisant le juste constat que : « les journées du 29 janvier et du 19 mars même si elles ont été d’indéniable réussite ne suffiront pas à obliger le gouvernement et le pouvoir à reculer ».

Nous nous devons en tant que jeunesse scolarisée et jeunesse salariée embrasser et relayer cette stratégie de lutte seule à même de faire reculer une droite et un patronat de combat comme cela a été le cas en Guadeloupe et en Martinique : une grève générale reconductible articulant manifestations de masse et actions de blocages économique.

Les majorité des directions syndicales, en premier lieur la CGT et la CFDT, dénoncent ceux qui ont pour dessein de faire de la lutte victorieuse du peuple antillais un exemple à suivre en métropole. Les arguments qu’elles osent avancées ne sont en réalité que des prétextes pour justifier leur lâcheté et leur impuissance politique ! Elles disent : « vu que les réalités sociales ne sont pas transposables entre ces ex colonies et l’hexagone , (ce que en soit personne ne conteste), les méthodes de luttes de seraient l’être davantage. » Aussi, pour ces directions ce qui a pu être mis en œuvre en Guadeloupe ou en Martinique n’est tout simplement pas soluble en Métropole, qu’elle que soit les circonstances. Ainsi, pour ces messiers la grève générale reconductible ne saurait jamais être à l’ordre du jour en France ! Journée d’action ponctuelle, grève carré de 24 heures mais surtout défense d’aller plus loin !

Au final,à qui profite cet entêtement, cette volonté revendiqué de ne pas essayer de construire progressivement la grève générale reconductible ? François fillon nous a donné un élément de réponse la semaine dernière en rendant hommage à la responsabilité,au modérantisme des directions syndicales et en louant leur évolution réformiste, moderniste, au fils des années mais ne devrions nous pas plutôt dire dégénérescence. C’était dans le parisien du 18 avril : « En période de crise les syndicats sont très responsables et très réalistes(...)Il y a 20 ans cela aurait été différent ». Pour le 1er ministre c’est clair : Merci à vous syndicats de concourir avec vos armes à la préservation de la paix sociale ! Lorsque tes ennemis politiques en vienne à te féliciter publiquement pour tes orientations, pour ta stratégie , c’est bien qu’il y a un problème quelque part et qu’il te faut changer absolument de cap au risque de devenir un allié objectif de ceux que tu es censé combattre sans relâche.

Nous le répétons, autant il serait irresponsable de faire l’impasse sur cette journée d’action, autant il serait criminel d’un point de vue stratégique de ne pas en profiter pour porter un autre discours s’inscrivant en rupture avec celui de ceux qui tende depuis maintenant plusieurs mois à enfermer le mouvement sociale et les hommes et les femmes qui le le portent dans une impasse totale ! Si le 1er mai se doit d’être une réussite pleine et entière à l’instar des journées d’action précédentes, ce même 1er mai ne peut se suffire à lui même, quel que soit le nombre de personne qui y prendront part.

Bien sur la grève générale reconductible ne se décrète pas, ce sont les syndicats et les travailleurs qui décideront du devenir du mouvement mais il faut être clair si nous aspirons à voir enfanter des avancés sociales et politiques forts, si nous souhaitons voir ce gouvernement reculer enfin, cette nouvelle journée d’action nationale ne doit, ne peut pas être un simple décalque des journées d’actions qui l’ont précédés : elle doit être un point de départ pour un mouvement prolongé et non un point final ou un nouvel exécutoire pour les travailleurs et la jeunesse révolté de ce pays ! La politique n’est rien d’autre qu’une succession de pari, faisons le pari que le 1er mai soit le début d’une lutte prolongé,intense, collective,partout ou cela est possible !

* Vive les travailleurs et la jeunesse en lutte !

* Vive le 1er mai !

* Vive la grève générale !

Hugo Melchior