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Eros, la concupiscence et les courants du christianisme.

dimanche 13 juillet 2014, par Amitié entre les peuples

Eros, la concupiscence et les courants du christianisme.

Les trois amours.

Le christianisme a développé l’amour « agapé » et l’amour « philia » mais fort peu l’amour « éros ». On trouve quelques passages favorables mais l’Eglise s’est surtout opposé à l’amour des corps, au plaisir et au désir même librement consenti.

La bienveillance et la fraternité sont défendues mais l’amour vif et charnel assez peu. L’appareil religieux a défendu le mariage qui pendant des siècles a été tout sauf de l’amour. Les choses ont changé progressivement que très récemment. Mais certains sont restés attardés sur une interprétation patriarcale (pouvoir du mari) ou une interprétation bourgeoise (sauvegarde du patrimoine et des biens).

Les trois concupiscences.

Toute une tradition chrétienne qui a longtemps été dominante bien que particulièrement austère et répressive impose une triple interdiction qui équivaut aux trois péchés de concupiscence qui sont (source perdue) : 1 - le refus d’avoir une autorité supérieure qui serait Dieu , 2 la concupiscence de cupidité matérielle 3 la concupiscence du désir sexuel. Une autre tradition moins intégriste ne stigmatise pas l’athéisme (point 1) qui peut avoir une éthique de vie et surtout cet autre courant plus tolérant distingue entre les deux dernières concupiscences qui sont bien différentes.

 La concupiscence-cupidité concerne l’accumulation de biens. La vision intégriste et austère culpabiliserait ceux et celles qui font des achats de biens marchands de confort mais cependant sans excès. Une autre vision plus politique porterait son regard vers les grands possédants dont la cupidité incite à une accumulation sans fin d’argent, de biens et surtout de pouvoirs. Cette accumulation-là est fondée sur une exploitation des travailleurs et de la nature qui mérite une double critique conjointe. Mais il est rare que l’on évoque ce second sens de la concupiscence prédation matérielle sociale et environnementale . Ce sens a largement disparu du vocabulaire courant, (mais pas la critique de fond). Reste le troisième qui perdure lui.

 Le refus de la concupisence-désir sexuel se dédouble soit en haine globale du sexe et de la sexualité soit plus particulièrement en haine du désir sexuel masculin . La religion n’a bien souvent admis la sexualité que dans le mariage et pour faire des enfants. C’est l’avènement relativement récent de la contraception qui a élargie la possibilité de relations sexuelles dans le temps. Seul le travail harrassant - défendu par l’Eglise - avait la bonne vertu d’empêcher des galipettes trop fréquentes. Et à propos de « galipettes », l’image n’est pas bonne car pour éviter la concupiscence il fallait faire l’amour sous les couvertures. Le désir sexuel devait être contenu. Les femmes devaient s’abstenir de tout vêtement qui puisse un tant soit peu éveiller le désir « lubrique » (sic) masculin.

Aujourd’hui cela se traduirait par le port obligatoire et constant du pantalon, l’interdiction de vêtements trop moulants, l’interdiction du maquillage, etc... Austérité vestimentaire va avec austérité des relations sexuelles et surtout la promotion de moeurs austères avec autoritarisme en appui. Mais, là encore il faut distinguer entre une vision intégriste qui refuse aux hommes tout désir concupiscent à l’égard des femmes y compris ceux qui sont intégrés dans un cadre réciproquement consenti et sécurisant pour tous (autolimitation de respect : voir théorie du double regard) et une vision plus tolérante qui laisse un certain libre jeu à la séduction et au désir avec le sens des limites.

http://blogs.mediapart.fr/blog/christian-delarue/061012/interpetation-integriste-de-levangile-jesus-coupe-zizi-coupe-sexe?onglet=commentaires#comment-2629726