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Eric Fromm, athée habermassien ? C Delarue

samedi 25 décembre 2010, par Amitié entre les peuples

Eric Fromm, athée habermassien ?

Athée habermassien en deux mots.

Il n’est pas rare de rencontrer des athées fiers de se déclarer tel pour dans un second temps prendre fait et cause non pas pour tel ou tel Dieu mais pour telle ou telle religion sans la moindre critique. Comme si la religion avait besoin de leur soutien. On pourrait les appeler des « athées habermassiens ».

Cela pourrait surprendre de voir Jurgen Habermas en soutien de la religion . Cela semble mieux aller à Eric Fromm et encore ce dernier ne prenait pas tout, on le verra ! Sur cet aspect méconnu de J Habermas il convient de lire un de ses derniers ouvrages ( 1) ainsi qu’une étude de Jean-Claude Monod intitulée « Habermas et la dialectique de la sécularisation » [08-12-2008]

http://www.laviedesidees.fr/Habermas-et-la-dialectique-de-la.html

Quid d’Erich Fromm ?

Habermassien en ce sens Eric Fromm (1900-1980) ? Ce philosophe et psychanalyste est connu pour sa prise en compte du meilleur des religions en plus des philosophies critiques athées Marx, Freud ou celle plus inclassable de Spinoza. Ce qui a fait dire de lui qu’il défendait une philosophie critique culturaliste. A-t-il laissé entendre que les grandes religions monothéistes étaient en soi positives, source de paix ou les voyait-il comme ambivalentes, contradictoires ? Ma lecture de ses œuvres tend à soutenir l’idée qu’il y prenait le meilleur sans survaloriser les religions. Sans les mythifier.

Il faut ici lire surtout « Le coeur de l’homme » mais aussi « l’Art d’aimer » et « Avoir ou être ».

Choisir de prendre le meilleur.

Choisir de prendre le meilleur signifie faire des choix de lecture. Il convient de noter ce qui permet l’épanouissement humain et de délaisser et même critiquer ce qui provoque l’avilissement. Dans le premier cas il y a dit Fromm orientation vers la vie (Eros), dans l’autre vers la mort (Thanatos).

Le christianisme, le judaisme, l’islam ne sont pas en soi des religions de paix et d’amour. Chacune a sa façon a aussi été porteuse de haine de guerre, de violence et de sexisme. Et les textes sacrés qui en sont la base théologique ne sont pas indemnes et purs ! On y trouve de tout. Ces Livres sont objet d’interprétations par divers courants religieux doctrinaux qui s’appuient plus sur certaines parties que sur d’autres, selon le profil et les époques.

Quant à la pratique des croyants de chacun des trois grands monothéisme, elle est encore plus diverse et pas toujours attribuable à un courant dogmatique bien déterminé. Cela pousse à un refus de la mise en communauté.

Refuser la communautarisation artificielle .

L’idée de la non communauté est avérée pour le christianisme alors que le judaïsme ou l’islam tendent eux à être unifié et globalisé malgré la diversité c’est ce que l’on nomme procès de communautarisation. Le communautarisme juif ou musulman entreprend d’amalgamer les extrêmes de chaque religion : les va-t-en guerre avec les plus spiritualistes. Ainsi pour l’islam deux courants idéologiques procèdent à un communautarisme à signification inverse. On a par exemple Riposte laïque qui globalise l’islam et les musulmans pour les stigmatiser et le Parti des Indigènes de la République (PIR) qui fait la même chose mais pour défendre les musulmans y compris donc les barbares qui usent de la Charia comme outil de refus de la démocratie et de la laïcité au plan politique et outil d’enfermement et de soumission des femmes au plan des mœurs.

Le risque du refus de la pensée campiste.

La pensée campiste est une pensée rabougrie et de guerre qui colle bien à la thèse du « Choc des civilisation ». Pour être plus près de la vérité il faut voir l’islam comme étant tout à la fois selon les périodes ou les continents une théologie de paix et une théologie de guerre ainsi qu’une théologie sexiste et sexo-séparatiste. La pensée campiste aboutie soit au racisme anti-musulman soit à une bienveillance « bisounours » naive incapable de voir les méfaits de l’islam radical tant au plan des mœurs qu’au plan politique. Il en va de même du judaisme et des branches du christianisme.

Christian Delarue

1) Habermas et la dialectique de la sécularisation - JC Monod

http://amitie-entre-les-peuples.org/spip.php?article1441