Encadrer la critique pour empêcher le blasphème contre la religion ? C Delarue

Encadrer la critique pour empêcher le blasphème contre la religion ?

« Pour critiquer efficacement des textes religieux ou autres, il y a deux conditions préalables à remplir :- les avoir lus (critique interne). - savoir les replacer dans leur contexte historique (critique externe). » dixit F Munier sur Médiapart sous mon texte critiquant le jugement d’Hilary Clinton.

Voici une brève réponse.

Il y a des personnes qui ont fait cette critique fondée sur des raisonnements. Tous ne portent d’ailleurs pas la même critique. Certains vont s’arranger in fine pour défendre la religion, d’autres pour y voir surtout les éléments qui laissent place à des propos réactionnaires.

En plus la contextualisation peut être dangereuse pour la religion. Les interdits alimentaires pouvaient se justifier jadis pour des raisons d’hygiène. Ces raisons ont disparues faut-il conserver les vieilles pratiques alimentaires ? Je prend ici un cas qui montre la force du contexte.

C’est moins évident pour justifier le sexo-séparatisme. A mon sens, vivre dans l’inégalité entre hommes et femmes n’est pas plus recevables il y a des centaines d’années que maintenant.

Évidemment avant l’invention de la pilule (par exemple) la vie sexuelle était plus axée sur la question de la reproduction. Aujourd’hui on admet plus des sexualités différentes à cause de cela. Pas tous. Certains restent fixés sur des positions qui les arrangent. Patriarcales !

En fait, il ne faut pas exagéré ce type d’argumentation de contexte pour soutenir une inégalité de nature. Le sexisme a toujours été combattu par des femmes et des hommes à travers les siècles et ce plutôt contre les religions qu’avec.

Revenons à un aspect important. Ce que l’on nomme une critique blasphématoire ne tient pas compte de l’ensemble du contenu. Elle prend un passage bien croustillant et le monte en épingle pour s’en moquer. Ce peut être une critique satyrique ou dépréciatrice.

Rester sérieux avec un texte religieux c’est encore le respecter et lui laisser son côté sacré. Pour contester sa sacralité et le défétichiser il faut le rabaisser le dénigrer. Cela se fait depuis la nuit des temps.

Et cela n’est pas islamophobe (ou judéophobe ou christianophobe). Il y a islamophobie lorsque le dénigrement vise explicitement l’ensemble des musulmans. Comme dans Fitna à la fin de la vidéo. La critique peut viser les seuls membres à interprétation autoritaire et sexiste d’une religion.

Christian Delarue