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En 2017, les mouvements sociaux entrent en action - ATTAC France

mardi 18 octobre 2016, par Amitié entre les peuples

En 2017, les mouvements sociaux entrent en action

Le Conseil d’administration s’est réuni le 9 octobre dernier et a travaillé sur les échéances à venir pour l’année 2017, en particulier la séquence des élections présidentielles et législatives. Il a été décidé de lancer une mobilisation offensive et ouverte vers les citoyen.ne.s qui ne se reconnaissent pas ou plus dans la façon de faire de la politique. Nous souhaitons notamment faire avancer nos revendications concrètes sur l’impunité fiscale, le rejet des accords de libre échange TAFTA et CETA, la création de centaines de milliers d’emplois pour la transition écologique et sociale, mais aussi sur d’autres sujets clés qui seront au coeur des débats de ces élections.

Dans les semaines à venir, des rencontres vont avoir lieu avec nos partenaires du mouvement social pour élaborer en commun une stratégie de mobilisation pour le premier semestre 2017. La prochaine réunion de la conférence nationale des comités locaux (CNCL) des 5 et 6 novembre sera l’occasion d’échanger ensemble sur le diagnostic de la situation et sur les perspectives pour Attac et plus largement pour les mouvements sociaux dans cette séquence électorale.

L’année qui s’ouvre va être marquée par les élections présidentielle et législatives, temps particulièrement fort de la vie politique française. Alors que la participation électorale baisse continuellement aux élections intermédiaires, la présidentielle mobilise encore près de 80 % de la population. Pour les mouvements sociaux, cette période électorale n’est pas aisée à appréhender, tant cette compétition occupe une centralité dans l’espace politique et médiatique, et plus généralement pour les citoyen⋅ne⋅s.

Loin de favoriser une alternative aux partis dominants, les politiques d’austérité du gouvernement ont renforcé le désespoir d’une partie de la population qui se réfugie désormais dans l’abstention ou se déporte vers le Front national. Les courants les plus réactionnaires monopolisent les thèmes identitaires depuis les attentats de 2015 et 2016 et les musulman⋅ne⋅s servent largement de bouc émissaires à la majorité de la classe politique.

Le scrutin à venir s’annonce particulièrement sombre, tant les probabilités sont fortes de voir une droite dure arriver au pouvoir avec un double objectif. D’une part l’accentuation des politiques d’austérité : retraites, protection sociale, droit du travail, suppressions de postes dans la fonction publique, etc. D’autre part, la promotion d’une politique identitaire et autoritaire : refus des réfugié⋅e⋅s, stigmatisation des musulman⋅ne⋅s, mise en valeur des racines chrétiennes de l’Europe, répression des mobilisations sociales et citoyennes, etc.

L’incapacité des organisations promouvant une alternative aux politiques néolibérales à contester la domination des courants sociaux-libéraux, conservateurs et réactionnaires doit nous interroger. Alors qu’en Europe de nouvelles expériences politiques se multiplient, avec la création de Podemos et des Villes Rebelles en Espagne, une coalition entre socialistes et la gauche radicale au Portugal, l’arrivée au pouvoir de Syriza en Grèce, la prise du Labour par Jeremy Corbin, les forces politiques alternatives semblent condamnées à l’impuissance en France. Même si ces expériences sont loin d’apporter toutes les réponses et connaissent aussi des contradictions, elles témoignent en tout cas que des voies alternatives peuvent émerger.

La lutte contre le conservatisme identitaire, comme la construction d’une alternative aux partis de l’oligarchie ne sont pas au coeur des activités de notre association. Nous devons néanmoins prendre à « bras le corps » ces questions qui vont impacter les mouvements sociaux et plus largement les citoyen⋅ne⋅s au cours de l’année à venir et pour le prochain quinquennat. Une partie de la solution à la crise sociale, économique, écologique et culturelle actuelle dépend de la capacité des mouvements sociaux à offrir de nouvelles réponses face à l’échec des acteurs politiques. Il n’y a évidemment pas de réponse univoque, mais nous devons contribuer à défendre les droits socio-politiques fondamentaux et à rendre la révolution démocratique incontournable dans les années à venir. Nous pouvons dans les mois et les semaines à venir mener une campagne offensive et ouverte largement ouvertes aux citoyen⋅ne⋅s qui ne se reconnaissent plus dans la façon actuelle de faire de la politique.

Notre objectif n’est pas tant d’élaborer une énième plateforme revendicative des mouvements sociaux ou un contre programme présidentiel citoyen, que d’avancer en commun entre organisations du mouvement social et les citoyen ne s qui le souhaitent dans une campagne qui puisse bousculer l’agenda officiel des élections. Il s’agit d’articuler des revendications concrètes sur quelques sujets centraux et de les populariser, notamment par l’organisation d’actions de désobéissance civique. Cette campagne sera élaborée en cette fin d’année 2016 pour pouvoir être mise en oeuvre dès le premier trimestre 2017.

Attac France,
Paris, le 18 octobre 2016