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Double polarisation : Le 1% d’en-haut contre le peuple-classe et le peuple social.

mardi 19 mai 2015, par Amitié entre les peuples

Double polarisation : Le 1% d’en-haut contre le peuple-classe et le peuple social.

Christian DELARUE - Oct 2014

La notion de « double polarisation » date de 20 ans - à mon avis - puisque François Chesnais l’a théorisé dans son livre « La mondialisation du capital » (Syros 1994). Au plan économique mondial on constate que la polarisation entre le Nord (il dit la triade) et le Sud se double d’une polarisation interne à chaque Nation entre sa classe capitaliste dominante et ses travailleurs résidents. Vulgairement on dit, syndicalement, qu’il y a du « nord » au « sud » et du « sud » au « nord ». On dit aussi qu’il y a des « suds » (mais ce point est sans importance ici).

Autrement dit il faut se garder d’une notion simpliste de l’impérialisme, largement diffusée par la doxa stalinienne, qui verrait les Nations du sud totalement dominées par les Nations du nord. Dans cette vision très schématisée, ultra-simplifiée de la domination impériale on ne voit plus l’existence des classes dominantes aussi bien au sud qu’au nord. De la « double polarisation » du monde, il ne reste qu’une seule « tout le nord contre tout le sud » ou parfois les classes dominantes du nord contre les peuples nations du sud. Cette vision du monde est erronée.

Les peuples nations du sud sont aussi divisées. C’est un mythe de croire le contraire. D’une façon différente qu’au nord certes puisqu’on va parfois distinguer, selon les formations économiques et sociales, une classe capitaliste nationale tournée vers la production nationale d’une classe capitaliste dite compradores non seulement tournée vers les marchés mondiaux mais soumise à ces marchés. Cette distinction subtile amène parfois à soutenir les bourgeoisies nationales en plus des peuples-classe.

Au nord on constate aussi une « double polarisation » interne à chaque nation : les élites dominantes, au plan économique et politique, mènent un politique de domination, d’exploitation contre deux niveaux d’une part et de façon très globale 1) le peuple-classe qui représente les 99% d’en-bas et qui est donc, en quelque sorte, l’envers du 1% d’en-haut, que Thomas Picketty nomme dans son dernier livre la « stratosphère » et d’autre part et de façon plus ciblée 2) le peuple social qui représente lui les 90% d’en-bas. Au sein du dernier décile d’en-haut se trouve une couche sociale très hétérogène faite de cadres supérieurs salariés, de professions libérales, de patrons d’entreprises qui sont très bien rémunérés et qui disposent d’un patrimoine immobilier qui les distingue dit T Picketty des 90% du peuple social . Ces membres du dernier décile d’en-haut sont très souvent (ne surtout pas généraliser) les classes relais ou les classes d’appui - pour le dire comme Nicos Poulantzas - du système capitaliste.

Au titre des classes sociales d’appui on trouvera aussi, de façon complémentaire, au sein du peuple social (juste sous le dernier décile) le petit patronat qui peine à se développer - et donc à revenu moyen - malgré une forte exploitation du travail salarié. Ce petit patronat souvent victime de la finance soutient politiquement le MEDEF et ses revendications.

Extension idéologique.

Il faut aussi compter au plan subjectif (en fonction des pressions) avec un effet « Bonnet rouge » qui voit dans ces petites entreprises certains employés suivre leurs patrons plutôt que les syndicats de travailleurs salariés. Le « peuple de droite » - terminologie politique qui met l’accent sur l’expression plutôt que sur les intérêts - est donc composé de ces fractions populaires égarées derrière le 1% d’en-haut et derrière une grosse fraction des membres du dernier décile d’en-haut (les 9% sous le 1%).

Avec l’effet « Bonnet rouge », on voit des salariés très exploités, payés entre le SMIC et 2000 euros net par mois, aller en manifestation derrière leurs patrons payés de 2 à 10 fois plus et pour des revendications largement anti-salariat et pro-patronat, celles qui font travailler plus sans être payé plus : du genre 39 heures hebdo payées 35 heures ! J’ai même entendu, comme syndicaliste « interpro » (ceux qui militent hors de leur administration ou branche d’activité), des demandes patronales faites à employés pour passer explicitement à un salaire à 80% pour une charge de travail implicitement à 80% mais pas réellement ie inchangée car le réel du travail dépassait déjà nettement les 35 heures pour être déjà à 39 heures hebdomadaires.

Christian DELARUE

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Double polarisation : Le 1% d’en-haut contre le peuple-classe et peuple social.

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