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Dernier quart de siècle : Une subculture chrétienne de plus en plus enfouie. C Delarue

jeudi 15 décembre 2011, par Amitié entre les peuples

Dernier quart de siècle : Une subculture chrétienne de plus en plus enfouie.

Certes il subsiste les églises et leurs clochers ainsi que le calendrier
des fêtes chrétiennes. Il y a aussi quelques formules employées issues de la Bible quoique parfois prises en opposition à ses préceptes comme « ne pas tendre la joue gauche » (après avoir reçu une giffle sur la droite). Mais cela ne doit pas cacher la force du recouvrement des
valeurs chrétiennes de type familialiste et patriarcale. Le droit de la
famille a énormément changé depuis le début des années 1970. Dans le réel le changement est aussi très important.

Ce qui efface plus nettement la culture chrétienne sans la faire
disparaître totalement c’est tout ce qui relève des conceptions
chrétiennes de la famille, du mariage et de la sexualité ; celles
défendues par de nombreuses générations de curés et de papes. D’après INSEE Première de janvier 2010 (n° 1276) les français se marient de moins en moins et se « pacsent » de plus en plus (175000 couples en 2009). Dans le lot on trouve des homosexuels. Quand il y a mariage, ceux-ci sont tardifs : l’âge moyen tourne autour de 30 ans (29,7 ans pour les femmes et 31,6 pour les hommes en 2008). Les rencontres sexuelles se font beaucoup avant le mariage. Quand il y a mariage, les naissances d’un enfant peuvent aisément survenir avant (53 % en 2008 contre 37% en 1994). La vie commune est centrée sur le couple et un petit nombre d’enfants (2 max en moyenne). Le temps des grandes familles avec beaucoup d’enfants (7 à 12) est fini depuis longtemps.

Autre aspect. Non seulement les divorces sont courants mais le polyamour est aussi une réalité. Connaître une vie amoureuse en parallèle d’un couple officiel n’est plus le seul fait d’une aristocratie. Ici les femmes tendent à rattraper les hommes mais avec des motivations différentes.

L’intimité sexuelle est plus libre et plus variée. Fini le temps ou il était quasiment obligé de faire l’amour sous les draps et dans le noir - sous peine de billet assuré pour l’enfer - et qui plus est pour faire des enfants.

Enfin, l’homosexualité est mieux reconnue, moins stigmatisée que jadis. Mais il y a encore beaucoup à faire sur ce plan en termes de conquête des droits.

Une individualité libérée des pesants carcans religieux a pu émerger au milieu des années 1970. Mais d’autres aliénations se sont renforcées avec le néolibéralisme.

Christian DELARUE