Accueil > Antifascisme - Antiracisme > Débats, Appels , Positions d’organisations (MRAP, autres, etc) > Déclaration de laïcs issus du monde islamique.

Déclaration de laïcs issus du monde islamique.

mercredi 21 janvier 2015, par Amitié entre les peuples

Déclaration de laïcs issus du monde islamique

Notre responsabilité à l’égard du terrorisme au nom de l’islam

Le monde est en train de vivre une guerre déclenchée par des
individus et des groupes qui se réclament de l’islam. En Syrie, en
Irak, en Libye, en Tunisie, au Nigéria, en France, etc., cette guerre
est la même. Elle est conduite au nom d’une certaine lecture de l’islam.

Cette guerre nous interpelle tous, nous, laïcs issus du monde
islamique. Il est de notre responsabilité d’agir et de nous opposer à
tout ce qui l’alimente.

Des réformes sont indispensables dans le monde musulman pour contrer
cette guerre. La citoyenneté, l’égalité, la liberté de conscience,
l’État de droit et les droits humains sont des antidotes indispensables.

Aujourd’hui, la réponse à cette guerre ne consiste à pas à dire que
l’islam n’est pas cela. Car c’est bien au nom d’une certaine lecture
de l’islam que ces actes sont commis. Non, la réponse consiste à
reconnaître et affirmer l’historicité et l’inapplicabilité d’un
certain nombre de textes que contient la tradition musulmane. Et à en
tirer les conclusions.

Les troupes ennemies qui mènent cette guerre mondiale ne sont pas
constituées de simples égarés mais de combattants fanatisés et
déterminés. Ces combattants sont nourris par des textes islamiques qui
appellent à la violence, qui existent dans les autres religions et qui
relèvent d’un autre contexte, d’un autre âge, aujourd’hui dépassés. Ce
corpus est le référentiel des groupes jihadistes. Tous les acteurs
concernés, à commencer par les religieux et les autorités de chaque
pays, doivent le déclarer comme inadapté, dépassé et inapplicable.
Cette position doit être le début d’une véritable réforme du champ
religieux de chaque pays et au-delà du champ religieux, d’une mise à
niveau des législations.

L’activation et l’instrumentalisation de ce corpus, quelle qu’en soit
la raison, doivent être dénoncées d’une manière explicite par les
autorités, les religieux, les sociétés civiles ainsi que dans les
manuels scolaires et sur les médias.

Nous avons la responsabilité de combattre l’activation de ce corpus
et de tous les processus qui y conduisent. Tous les discours ou
entreprises visant à encourager ou à promouvoir les radicalisations,
la haine, le racisme, doivent être criminalisés. Les programmes
scolaires et les discours des médias publics ainsi que les prêches des
mosquées doivent être conformes aux idéaux universels de la liberté de
conscience et des droits individuels.

Il n’existe pas de religion supérieure à une autre. L’humanité est
une et indivisible.

Chacun des signataires s’engage à militer pour la primauté du droit,
des droits humains et de la citoyenneté.

Le 11 janvier 2015

Premiers signataires :

Raja Benslama, psychanalyste, universitaire, Tunisie

Fethi Benslama, psychanalyste, professeur des universités, Tunisie,
France

Ali Mezghani, Professeur agrégé en droit, Tunisie

Salah Elouadie, poète, président du Mouvement Damir, Maroc

Hella Lahbib, journaliste, Tunisie

Naceureddine Elafrite, journaliste, Maroc, Tunisie

Latefa Aharrare, actrice, Maroc

Aziz Al-Azmeh, universitaire, Syrie

Munaim Alfakir, poète, Irak

Tewfik Allal, coordinateur du Manifeste des Libertés, Algérie, France

Azzeddine Allam, professeur universitaire, Maroc

Zoubir Arous, professeur et directeur du laboratoire « Religion et
Société », Université d’Alger 2, Algérie

Ahmed Assid, écrivain, Maroc

Fouzia Assouli, militante associative-Fédération de la Ligue des
Droits des Femmes, Maroc

Houari Baki, psychanalyste, Algérie, France

Slimane Bedrani, Professeur à l’ENSA, Directeur de recherche associé
au CREAD, Algérie

Yagoutha Belgacem, directrice artistique Siwa, Tunisie

Souhayr Belhassan, journaliste, Tunisie

Yadh Ben Achour, vice-président du Comité des droits de l’Homme des
Nations Unies. Ancien doyen de la Faculté des sciences juridiques. Tunisie

Ghaleb Bencheikh, islamologue, France

Ali Bencheneb, professeur émérite, ancien recteur d’académie, Algérie

Kmar Bendana, historienne, Tunisie

Cherif Bennadji, professeur à l’université d’Alger 1, Algérie

Basset Ben Hassan, président de l’Institut arabe des droits de
l’Homme, Tunisie

Tabrizi Ben Salah, professeur de droit international, Doyen
honoraire, Algérie

Lotfi Ben Slama, stomatologue, Tunisie, France

Nédra Ben Smail, psychanalyste, Tunisie

Sophie Bessis, agrégée d’histoire, journaliste, Tunisie, France

Jawad Boulus, écrivain et avocat, Palestine

Abdelaziz Boumeshouli, professeur d’université, écrivain, Maroc

Mohamed Chafiq, académicien, Maroc

Saloua Charfi, professeur de journalisme, Tunisie

Khedija Cherif, universitaire, Tunisie

Mohamed Ali Cherif, cinéaste, Tunisie

Moulim El Aaroussi, écrivain, Maroc

Said Elakhal, Chercheur, militant associatif, Maroc

Abdallah El Hariri, artiste peintre, directeur artistique, Maroc

Nabile Farès, psychanalyste, écrivain, Algérie, France

Cherif Ferjani, professeur des universités, Tunisie, France

Claudette Ferjani, militante associative, Tunisie

Habib Gherar, professeur à l’université d’Aix-Marseille, France

Nacer-eddine Ghozali, professeur agrégé en droit, Algérie, France

Nedim Gursel, écrivain, Turquie, France

Selma Hajri, médecin, Tunisie

Mohamed Ham, psychanalyste, professeur des universités, Maroc, France

Salem Hamza, psychiatre, Tunisie, France

Ahmed Henni, professeur des universités, Algérie, France

Mahmoud Hussein, écrivain, France, Egypte.

Kadhem Jihad Hassan, écrivain, professeur d’université, Irak, France

Marcel Khalifé, artiste, Liban

Abdellatif Laâbi, poète, Maroc

Kamal Lahbib, militant associatif - Collectif Démocratie et
Modernité, Maroc.

Slim Laghmani, professeur de droit à l’université de Carthage, Tunisie

Delenda Largueche, historienne, Tunisie

Ali Magoudi, psychanalyste, psychiatre, France

Ahmed Mahiou, professeur de droit, ancien doyen, Algérie

Faïka Moujahid, psychanalyste, Algérie

Hatem Mrad, professeur d’université, Tunisie

Kalthoum Meziou, Professeur à la Faculté des Sciences Juridiques
Politique et Sociales de Tunis. Tunisie

Hamad Nazir, psychanalyste, France

Mounira Nessah, psychologue clinicienne, Tunisie, France

Hamadi Redissi, professeur d’université, Tunisie

Nouredine Saadi, écrivain, Algérie

Hachem Saleh, écrivain, traducteur, Syrie

Rajaa Stitou, psychanalyste, enseignante Université Montpellier 3,
Maroc, France

Wassila Tamzali, écrivain, Algérie

Georges Tarabichi, écrivain, traducteur, Syrie

Adnane Yassine, poète, Maroc

Yahya Yakhlef, écrivain et romancier, Palestine

Lahcen Zinoun, chorégraphe et cinéaste, Maroc