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De la maturité politique du peuple-classe. Ronan Chiquet

lundi 6 avril 2015, par Amitié entre les peuples

De la maturité politique du peuple-classe.

Voici la définition que je donne de la maturité politique du peuple-classe. Il me semble très intéressant de mener le débat à ce sujet.

Tout d’abord, c’est une définition en valeur relative.
En effet la maturité politique d’un peuple-classe se mesure en référence au niveau de complexité du fonctionnement de la société capitaliste du moment.
Donc la géopolitique est forcément une donnée essentielle car la compréhension du monde ne se résume pas au petit cercle qui entoure chaque individu (famille, ami, collègues de travail, de la vie associative, politique ou syndicale...) mais à sa compréhension globale, dans la mesure des moyens que nous avons pour nos investigations.
Comme le dit Arthur Koestler dans son livre « le zéro et l’infini », il y a toujours un retard objectif dans l’interprétation du fonctionnement du système (aujourd’hui fortement mondialisé) par le peuple -classe et la réalité objective qu’il présente à un instant t.
Plus ce décalage augmente, c’est à dire plus l’interprétation subjective s’éloigne de la réalité objective, plus le danger, dérive fasciste de la société entre autre, devient présent pour le peuple-classe.
A l’inverse plus cet écart se réduit, plus la possibilité d’être en prise réelle sur le monde augmente et permet au peuple-classe de faire grimper sa maturité politique et être en capacité d’agir plus efficacement, afin de défendre ses intérêts de classe, donc de gagner en démocratie.
Rappelons que seule une méthode d’analyse matérialiste et dialectique du monde permet de trouver de véritables solutions durables, malgré toutes les embûches rencontrées, aux problèmes qui se posent pour l’avenir humain de la planète.
Voici la définition que je donnerai de la maturité politique d’un peuple-classe.
C’est la capacité du peuple-classe à définir ses intérêts de classe dans le contexte de société globalisée que nous connaissons aujourd’hui.
Ses intérêts d’ordre matériel, politique, social, écologique, inter-culturel, rapports Nord/Sud, modes de production..... doivent être priorisés et mis en adéquation avec la capacité d’action sur le terrain du moment.
Donc objectifs et moyens doivent être en concordance.
La capacité du peuple classe à définir ses propres objectifs de classe en dehors de la reproduction du modèle des élites est cruciale.
Pour cela il faut mettre théorie et pratique en adéquation, mais descendre dans la rue sera très vite insuffisant.
Si dans un premier temps, le travail d’éducation d’une « avant-garde » vis à vis du peuple est envisageable et nécessaire, travail déjà en route, à moyen terme, c’est le peuple-classe qui doit lui-même s’armer politiquement (sens gestion de la cité). « L’avant-garde » devra lui avoir donné le goût d’apprendre par lui-même selon le principe : « plutôt que lui donner du poisson, apprend lui à pêcher ».
Pour cela il lui faut acquérir une plus grande capacité d’action et donc une plus grande polyvalence de connaissances pratiques et théoriques afin que puisse se mettre en place le plus rapidement possible les capacités permettant à terme, après la phase militaire d’une révolution, de gérer la phase d’extinction de l’état.
C’est possible, cela s’est produit dans le contexte de la révolution espagnole en Catalogne.
Mais avant d’en arriver au premier stade de la phase militaire de la révolution, il faut un peuple classe beaucoup plus mâture que ce que nous voyons en Europe.
Et il faudra rapidement ensuite éviter que les « spécialistes » de tel ou tel domaine politique, économique, social, écologique, agriculture, infrastructures.... au sein du peuple-classe restent des « spécialistes » car c’est comme cela que les pouvoirs individuels pourraient prendre le pas sur le pouvoir collectif de classe et donc à terme dériver une fois de plus vers un système bureaucratique de planification : phénomène observé en Union Soviétique, lié en grande partie à un très fort taux d’analphabétisme des campagnes.
Aujourd’hui, même si le peuple-classe est bien sûr beaucoup plus instruit, ses connaissances, à travers le système éducatif de la bourgeoisie sont orientées pour une adaptation au système (rentrer dans le moule) et non pour le bousculer.
C’est le premier terrain de la lutte de classe actuelle sur lequel nous avons à nous battre bien évidemment et en priorité.

Dovidjenja.

Ronan CHIQUET