De la déprogrammation d’Orelsan aux Francofolies. La belle affaire ! CNDF

La polémique enfle, s’enfonce dans la démesure, rebondit et devient un sujet national. De quoi s’agit-il ? De la déprogrammation d’Orelsan aux Francofolies. La belle affaire ! Mais l’occasion était trop belle de réaliser un petit coup politicien : Ségolène Royal serait à l’origine de la déprogrammation. Et tout le monde s’y met : lui crie à la censure, en appelle au Ministre de la culture, Jack Lang intervient, et même l’UMP alors que Valèrie Létard, de la même UMP, dénonçait il y a 3 mois les paroles de ses chansons. Frédéric Mitterand le compare presque à Rimbaud....

Il faut savoir raison garder : on a presque oublié que l’origine de ces polémiques sont des paroles extrêmement violentes contre les femmes. Et si Orelsan ne peut plus décemment chanter « Sale pute », il chante encore « Suce ma bite pour la S^t Valentin » ou il dit « Mais ferme ta gueule ou tu vas te faire marietrintigner ».

Quand Bertrand Cantat avait assassiné Marie Trintignant, un bon nombre d’artistes s’étaient retrouvés aux côtés de Nadine Trintignant et des féministes pour lutter contre les violences faites aux femmes.

Si Orelsan avait parlé dans les mêmes termes de juifs, d’arabes, ou de noirs, il n’aurait pas été déprogrammé de la Rochelle, il n’aurait même pas été programmé. Et personne n’y aurait trouvé à y redire. Deux poids, deux mesures, indignation à géométrie variable.

La lutte contre l’antisémitisme, le racisme, la xénophobie, vont heureusement de soi. La lutte contre le sexisme, la misogynie, la lesbophobie est visiblement une lutte restrictive de la liberté d’expression et génératrice de censure. Ce n’est pas d’un débat sur la censure dont ce pays a besoin en priorité aujourd’hui mais d’un débat sur l’appréhension des violences faites aux femmes et sur l’égalité femmes hommes.

Collectif national pour les Droits des Femmes

Envoyé : mercredi 15 juillet 2009 11:59
Objet : [cndf-infos] communiqué de presse