Accueil > Entente entre les peuples > Géopolitique des conflits - Autodétermination des peuples - Extension (…) > Afrique > De l’antisémitisme au racisme anti-noir d’Afrique - Christian DELARUE

De l’antisémitisme au racisme anti-noir d’Afrique - Christian DELARUE

vendredi 6 décembre 2019, par Amitié entre les peuples

De l’antisémitisme au racisme anti-noir d’Afrique

On a pu débattre en France, tout récemment (début décembre 2019) du lien entre antisémitisme et antisionisme. Le MRAP a pris position dans ce débat (1) comme d’autres organisations antiracistes. Mais ne faut-il pas porter son regard ailleurs en terme de lutte contre le racisme, les discriminations, les oppressions, les dominations diverses portant contre des individus à peau noire. Ce qui ne signifie pas négliger l’antisémitisme. Ce qui ne signifie pas qu’il n’y a pas d’autres formes de racisme. Le racisme anti-arabe existe toujours en France.

Ce mois de décembre incite à porter le regard sur les peuples d’Afrique noire.
En effet, en décembre 2014, à New York, sous l’égide de l’Assemblée générale des Nations-Unies, a été officiellement lancée la Décennie pour les personnes d’origine africaine (résolution 68/237 ). Décennie du 1 er janvier 2015 au 31 décembre 2024 : (cf point 1 : "Proclaims the International Decade for People of African Descent, commencing on 1 January 2015 and ending on 31 December 2024, with the theme “People of African descent : recognition, justice and development” .
https://www.un.org/en/ga/search/view_doc.asp?symbol=A/RES/68/237

Nous sommes à mi-parcours. J’ignore si une évaluation à moyen terme de la Décennie a été produite comme annoncée.

Cette décennie, a pour thème « Reconnaissance, Justice et Développement », et devait être l’occasion de « promouvoir non seulement le respect, la protection et la réalisation de tous les droits humains et de toutes les libertés fondamentales des personnes d’ascendance africaine, comme le prévoit la Déclaration universelle des droits de l’homme mais aussi une meilleure connaissance et un plus grand respect de la diversité du patrimoine, de la culture et de la contribution au développement des sociétés des personnes d’ascendance africaine ».

Plus globalement, les peuples du continent africain sont-ils mieux lotis qu’avant ? Sont-ils sortis de l’enfer de la misère et du mal développement ? Sont-ils plus proche que jadis d’accéder enfin à la dignité, à la liberté et à un épanouissement de tous et de chacun - chacune.

Il y a ce que ces peuples, ou plutôt chaque peuple-classe de chaque société africaine peut faire et a fait pour sa propre émancipation - c’est pour l’essentiel leur affaire - et il y a ce que nous, au Nord, en Europe et notamment en France, pouvons faire, comme citoyen, pour rompre la chaine du renouvellement, explicite ou caché, de l’impérialisme des gouvernements, des armées et des firmes multinationales. L’impérialisme n’a-t-il pas remplacé le vieux colonialisme de la France, de l’Italie, du Portugal, de la Belgique dans divers pays d’Afrique ?

Evoquons aussi, la chaîne non rompue des discriminations racistes contre les Africains et les personnes d’ascendance africaine dans le monde entier. Il y a là matière à recherche et dénonciation de la reproduction des dominations, le plus souvent avec l’appui des élites locales.

Il s’agit toujours et encore de garantir aux personnes d’origine africaine le plein exercice de leurs droits économiques, culturels, sociaux, civils et politiques. Ce n’est pas rien. Ce n’est pas le libéralisme économico-politique qui va assurer ces garanties. Bien au contraire, il risque de détruire plus encore les maigres conquêtes sociales institutionnalisées. Le néolibéralisme fonctionne comme un extrémisme économique doublé d’autoritarisme aussi bien au nord qu’au sud. Il travaille pour le 1% de chaque société, de chaque pays ou nation.

Christian DELARUE
MRAP

https://fr.unesco.org/decade-people-african-descent/resources

https://www.un.org/fr/events/africandescentdecade/assets/img/logos/emblem_FR.png