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Dans l’ESS, RTT et autres progrès - Christian DELARUE

jeudi 17 juin 2021, par Amitié entre les peuples

Dans l’ESS, RTT et autres progrès

ESS : Economie Sociale et solidaire
RTT : Réduction du temps de travail (à moins de 35 heures par semaine) sans perte de salaire

XX

Les rapports sociaux, volontiers paternalistes, parfois issus de la doctrine sociale de l’Eglise, au sein de l’ESS, débouchent d’une part sur une tendance à éviter le syndicalisme (sauf celui de la CFDT) et d’autre part sur une tendance à s’appuyer sur la vieille dogmatique de l’effort et du travail (pas celle de Marine Le Pen mais celle de l’Eglise mais c’est toujours du « travailler plus »).

Cette dynamique accompagne hélas, de façon très réactionnaire, le contre-mouvement de travaillisme d’un Sarkozy (travailler plus pour gagner plus) ou celui de l’exploitation franche de la force de travail salarié d’un Macron ou de ses proches (travaillez plus sans gagner plus) et plus récemment, après la pandémie : « il faudra augmenter le volume de travail » sans préciser évidemment si il va y avoir répartition entre tous et toutes et si la masse salariale va elle aussi augmenter à proportion de l’augmentation du volume global de travail salarié, public ou privé.

Il ne suffira donc pas à l’ESS d’en appeler à ses principes de base, à sa différence de fonctionnement, et notamment à sa marque « a-capitaliste » (quand ses valeurs sont mises en pratique et non part purement formelles). Le a-capitalisme de l’ESS ne va pas que rarement contre les logiques du capitalisme dominant mais l’accompagne en copiant peu ou prou selon le secteur le souci de rentabilisation, de travaillisme.

Quelle nouvelle organisation du travail pour la post-pandémie ? L’ESS peut-elle par exemple lancer un mouvement de RTT à 32 ou 30 heures de travail par semaine sans perte de salaire pour les revenus inférieurs à 5 X le SMIC soit environ 6000 euros net (7700 brut) ? Les entreprises de l’ESS et les autres aussi embaucheraient plus de travailleurs et travailleuses actuellement sans emploi selon le « travailler moins, travailler tous et toutes »

Quel syndicalisme dans l’ESS pour faire avancer le progrès social ? Quelle prise en compte de la pénibilité ? Quelle possibilité d’évolution et de changement de poste au bout d’une période variable allant de 4 à 10 ans ? Quelle possibilité de ne pas rester « collé » au smic plusieurs années ?

Christian DELARUE

Cette note ancienne issue d’une expérience encore plus ancienne de syndicalisme interpro ne tient pas compte d’une note récente (n°188 d’avril 2021) du Pôle ECO de la CGT : « Qu’est-ce que l’économie sociale et solidaire ? Comprendre le débat pour se l’approprier syndicalisent » par Willy Gibard. L’auteur développe trois modalités : ESS cache-sexe du social-business (de JM Borello : anti-démocratique et anti-syndical), ESS comme démocratisation de l’économie (en ré-encastrant l’économique dans le social et le politique), ESS comme expression du communisme (potentiellement),

Lire :

Jean-François Draperie La République coopérative Ed Larcier 2012

Matthieu HELY « Génèse de l’entreprise de l’ESS et désétatisation de l’intérêt général » Informations sociales vol 199 n°1 2019

Pascale Dominique Russo Souffrance en milieu engagé : Enquête sur des entreprises sociales. Ed du Faubourg 2020

Maud Simonet « Travail gratuit : la nouvelle exploitation ? » Textuel 2018