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DSK : communiqué Réseau féministe « Ruptures »

vendredi 27 mai 2011, par Amitié entre les peuples

RESEAU FEMINISTE « RUPTURES »

Communiqué de presse

Les personnes beaucoup trop nombreuses, qui immédiatement, dans un réflexe d’auto protection ont manifesté leur soutien à M. Dominique Strauss-Kahn, nous renseignent sur l’état de notre capacité à situer les crimes sexuels dans notre conscience collective.

L’ordre sexuel du système patriarcat et la domination masculine ont, de nos jours, encore une telle emprise sur notre société que seule les voies solidaires au présumé coupables se sont faites immédiatement entendre dans les médias et les déclarations de politiques qui se sont déconsidérés en la circonstance.

Celles des féministes qui font valoir la place équitable dans le traitement de l’affaire que mérite la présumée victime ont eu du mal à émerger et à être prises en compte par les journalistes.

Solidarité des puissant-es, solidarité des posssédant-es, solidarité de classe, solidarité de sexe qui gomment toutes chances pour celles qui n’est rien, qui n’a rien, qui fait le ménage … qui n’est qu’une femme, une femme immigrée !

Même si « il » est innocent, « elle » n’aura jamais la possibilité d’être présumée innocente, car déjà pour certain-es elle est présumée coupable.

Lutte du pot de fer contre le pot de terre.

Nous pouvons craindre que demain le système judiciaire américain permette un accord entre les personnes. Ainsi, le crime de viol ou le déni de harcèlement sera une fois de plus banalisé par un dénouement où l’éthique et la justice auront fait place au troc, à la négociation, instance réglée à l’aune de l’argent.

Dans les années 1970, nous déclarions « Quand une femme dit NON, c’est NON ! ». Ce mot d’ordre de nos luttes féministes a conduit, en 1980, à une loi reconnaissant le viol comme crime.

Cet acquis obtenu est à mettre au profit des luttes féministes solidaires de toutes les femmes ici et ailleurs de par le monde.

De 1981 à 2011 : 30 ans qui montrent que les résistances sont tenaces, que les combats sont plus que jamais nécessaires.

Le continuum des violences faites aux femmes dans le temps et dans les actes que sont les 75000 femmes violées chaque année en France, ainsi que les nombreux harcèlements sexuels nous engagent plus que jamais à exiger la promulgation d’une loi cadre contre toutes les violences faites aux femmes.

Il n’est plus tolérable qu’au nom d’un présumé pouvoir de classe et de sexe soit perpétré ces crimes et ces délits ; il est absolument nécessaire de prendre en compte la juste mesure de la nature de ces violences qui sont contraires à toute émancipation humaine.

Paris, le 20 mai 2011.

Contact : monique.dental orange.fr