Accueil > Altermondialisme > Post-capitalisme non productiviste - Alterdéveloppement - Ecosocialisme > Contre le système énergétique capitaliste > Nucléaire > DIVERSITE / Toute la CGT parle du nucléaire, pas que la CGT Mines-énergie !

DIVERSITE / Toute la CGT parle du nucléaire, pas que la CGT Mines-énergie !

dimanche 20 novembre 2011, par Amitié entre les peuples

DIVERSITE / Toute la CGT parle du nucléaire, pas que la CGT Mines-énergie !

A l’heure ou la CGT vient d’obtenir dans les dernières élections de la « démocratie sociale » des scores particulièrement élevés il importe de souligner que la CGT n’est pas à priori « pro-nucléaire ». Mais sans être pro-nucléaire, elle - la Fédération CGT Mines-énergie - se montre particulièrement prudente et même assez défensive de l’état existant, (si ce n’est la nécessité de mieux sécuriser les sites par une maîtrise publique). C’est cela qui fait réagir les syndiqués CGT. Les réactions sont diverses mais la critique du nucléaire est massive.

 Les positions des responsables (nov 2011)

Virginie GENSEL secrétaire nationale de la CGT Mines-énergie déclare au Figaro : « À la CGT, nous souhaitons un débat véritable sur la politique énergétique globale, dont l’avenir du nuclé­aire. Ce sont des questions complexes qui engagent le pays entier, qui ne peuvent pas être discutées juste à quelques-uns, entre appareils ». Accord sur ce point mais le reste de son intervention est ici ou là plus discutée.

Guy KLEIN responsable CGT à Fessenheim : « L’accord (PS/EELV) est irréaliste et irresponsable. Son bilan économique, écologique et social serait désastreux », indique la déclaration de la Fédération nationale mines-énergie (FNME) lue par Guy Klein. Faut-il alors se taire, entériner le silence médiatique sur les dangers du nucléaire dans le pays le plus nucléarisé du monde ?

La position de Bernard THIBAULT Secrétaire général de la CGT a été à peine mieux que celle de Virginie GENSEL puisqu’il s’est contenté de critiquer le volet politicien de l’accord PS/EELV .

 Une position à préciser.

La position de la CGT n’est à pas à strictement parler pro-nucléaire - c’est heureux - mais c’est ainsi qu’elle a été comprise par de nombreux syndiqués qui s’en sont émus. Ou est l’erreur ?

Elle n’était pas à la manifestation de Rennes du 15 octobre alors que de nombreux syndiqués CGT y étaient (d’où ce papier)

Après Tchernobyl, voici Fukushima : Stop nucléaire ! Tel est le message populaire montant. Pour de nombreux syndiqués, il est déplorable que la CGT renforce les positions de l’oligarchie du nucléaire en France . Cette position est d’autant plus contestée à l’heure ou la catastrophe de Fukushima pousse à de fortes critiques de la pensée nucléocrate française. Un grand spécialiste du nucléaire a estimé que « le niveau total de radioactivité émise depuis le 11 mars est équivalent à 29,6 bombes d’Hiroshima en termes de quantité de chaleur, et de l’ordre de 20 fois Hiroshima en termes de volume d’uranium » ( Tatsuhiko Kodama ). Or la France est truffée de centrales nucléaires.

 Une dialectique difficile

Tout syndicaliste comprend la difficulté du syndicat à assurer d’un côté les préoccupations en matière d’emploi et de l’autre celles qui concernent simplement la possibilité de vivre. Si la défense de l’emploi est nécessaire cela ne saurait se faire en soutenant un pouvoir mortifère. Le nucléaire c’est Thanatos enfermé ! La question est donc bien plus sensible ici que la défense des emplois chez le groupe Véolia -eau face à la montée des revendications de municipalisation de l’eau et même de création d’un grand service public national de l’eau. Il est urgent pour le syndicalisme de s’inscrire dans les processus de transition écologique et énergétique afin que les transferts d’emplois puissent se réaliser sans perte. C’est au syndicats de veiller que le changement écologique et énergétique ne se fasse pas au détriment des travailleurs et des usagers.

Autre chose. Une déclaration CGT du 17 mars 2011 évoque l’autorité de sûreté nucléaire mais cette dernière subie une très forte perte de confiance aujourd’hui. Elle est perçue comme partisane et en défense du nucléaire. Or il s’agit pour beaucoup d’en sortir. Pas brusquement mais progressivement et certainement . Cela pose de nombreux problèmes. Quelle énergie alternative et pour quel cout ? Ne risque-t-on pas un retour en arrière si les prix ne sont pas maîtrisés ?

La transition doit être réelle mais son avancement doit être maitrisé. Pas que technologiquement, socialement aussi. Les syndicats ont donc nécessairement leur mot à dire ici.

Christian DELARUE

UL CGT Rennes

1) Le Figaro - Conjoncture : Pour la CGT, « l’accord sur le nucléaire est irresponsable »

2) Fukushima  : voici venu le temps de l’imposture scientifique | Rue89 Planète

http://www.rue89.com/planete89/2011/09/11/fukushima-voici-venu-le-temps-de-limposture-scientifique-221364