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DEUX VIOLENCES : D’EN-HAUT, D’EN-BAS. Christian DELARUE

lundi 17 décembre 2018, par Amitié entre les peuples

DEUX VIOLENCES : D’EN-HAUT, D’EN-BAS

Nov. 2018

Voici une position en débat au sein de la commission « démocratie » d’ATTAC France : « La violence des dominés n’est pas celle des classes dominantes. L’une est réactive et de colère, l’autre est structurelle, systémique et plus nuisible encore ». Cette position incite à repérer trois sortes de violence d’en-haut : économico-sociale, politique et policière ; Elle n’est donc pas que policière. La police critiquée est celle instrumentalisée par le pouvoir politique qui sort de l’Etat de droit pour aller vers un Etat policier répressif interdisant notamment le droit de manifester.

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Il y a certes une VIOLENCE D’EN-BAS qu’il est facile de contester, d’autant plus qu’elle est surdimensionnée et instrumentalisée, c’est celle réactive qui casse les vitrines des riches dans le quartier le plus riche de Paris. Je dis ici que je ne le ferais pas mais, en même temps, je ne vais pas pleurer ! Simplement, à cause des violences d’en-haut, violences durement anti-sociales quoique souvent invisibles mais néanmoins plus destructrices des vies ; violences venues des classes dominantes, exploiteuses et prédatrices. Exploiteuses socialement et écologiquement, prédatrices contre les humains, les animaux et la nature.

Passons donc à une critique du communiqué de l’intersyndicale du 6 décembre (1) qui tient un silence coupable et inadmissible sur la VIOLENCE D’EN-HAUT . Pourtant la violence d’en-haut, tout à la fois policière, politique et sociale (classisme du 1%), est mortifère. Elle est plurielle. l y a un lourd cumul qui opprime surtout les couches et classes sociales les plus modestes (mais pas qu’eux).

Cette violence lorsqu’elle est physique et policière ne s’attaque pas toujours aux casseurs casqués avec barres de fer mais simplement aux gilets jaunes trop prêts et trop naïfs (vu vidéos en ce sens), comme d’ailleurs aux jeunes étudiants, et pas que ceux mis à genoux à Mantes la Jolie , la honte !

Il y a enfin, outre les violences policières les violences sociales des classes dominantes, avec la casse des appuis sociaux et des garanties sociales (droit du travail, services, publics, RTT , Sécurité sociale) qui fragilise les travailleurs tant du privé que du public.

Les classes dominantes et leur serviteurs (experts, journalistes, patrons ) sont obsédés par le développement des diverses politiques d’austérité contre le peuple-classe, surtout des classes populaires, mais les classes moyennes aussi. C’est un souci de tous les jours pour eux ! Aucune fraction des classes dominantes, publique ou privée, ne propose d’annuler les dettes illégitimes, d’augmenter les revenus des 99% d’en-bas mais pas du 1% d’en-haut, de développer des services publics avec de la gratuité là ou c’est nécessaire, de passer aux 32 heures hebdomadaires en France et en Europe, de construire une Europe par le peuple-classe, pour le peuple-classe, etc...

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Il faut continuer d’agir pour stopper les deux grandes sortes de violence, la systémique et la réactive.

Christian DELARUE

Syndicaliste CGT à Rennes

1) Ce communiqué intersyndical dit :

« Le dialogue et l’écoute doivent retrouver leur place dans notre pays. C’est pourquoi nos organisations dénoncent toutes formes de violence dans l’expression des revendications. »

https://static.mediapart.fr/files/2018/12/07/2018-12-06-declaration-commune-des-organisations-syndicales.pdf

 Addendum

Déposséder le 1% , euthanasier les riches du 1% au profit du peuple-classe est important ! Avec ou sans haine c’est secondaire ! Demander d’aimer son exploiteur, celui qui mène des politiques d’austérité contre le peuple-classe 99% c’est de l’hypocrisie !