Accueil > Altermondialisme > Anti-libéralisme, anti-capitalisme, anti-classisme > Contre le néolibéralisme, le capitalisme. > DE-DROITISER LES GAUCHES - Christian Delarue

DE-DROITISER LES GAUCHES - Christian Delarue

lundi 9 mai 2022, par Amitié entre les peuples

DE-DROITISER LES GAUCHES

Non, « le capitalisme dominant ne borne pas notre horizon » , ceci dit, 30 ans après, du Congrès de l’Arche de 1991 du PS et du sieur Huchon ). Certains l’affirment à gauche, pas tous, notamment au PS qui poursuit sa pente droitière.

Il y a plusieurs gauches en France en fonction de positions historiques prises par rapport à l’Etat ou à la société civile, par rapport à la Nation ou aux régions ou au local, par rapport à l’Europe politique, la mondialisation économique, à la crise climatique, aux pollutions, à l’écologie, à l’entreprise capitaliste, etc... et cela ne va pas changer subitement mais surtout il y a eu droitisation relative plus ou moins forte pendant les 30 dernières années de la social-démocratie. D’ou le phénomène continu de thatchérisation (casse de l’Etat social) depuis 1983.

Le peuple supporte toujours les dominations historiques qui non seulement perdurent mais se renforcent avec un capitalisme dur, anti-social avec travaillisme (défaut d’une nouvelle RTT), chômage, précarité, pauvreté, anti-écologique aussi, avec productivisme et extractivisme, mais aussi d’autres oppressions elles aussi anciennes qui perdurent sexisme, homophobie, racisme, etc . Le tout à des répercussions sur le défaut de démocratie, sur la montée de l’abstention, de l’autoritarisme, de la ploutocratie néolibérale. Les gauches devraient mieux résister à ces dominations structurelles pour aller vers des EMANCIPATIONS.

Toutes ne posent pas une ALTERNATIVE systèmique, que ce soit le socialisme ou l’écosocialisme et cela se comprend mais encore faut-il, à gauche, proposer des transitions des bifurcations crédibles, tant dans un cadre national qu’international, tant pour le social que l’écologique et le démocratique.

Avec le néolibéralisme, la montée en force d’un capitalisme mondialisé et financiarisé et la « thatchérisation du monde » depuis plus de 30 ans certains secteurs comme le PS et une fraction des Verts se sont peu à peu droitisés sur plusieurs points, pas que sur l’économie. La droitisation se remarque par un recentrage accentué là ou déjà il pouvait y avoir critique jadis . Il y a donc acceptation relative de l’ordre dominant inégalitaire, barbare et destructeur, tant nationalement qu’à l’international (impérialisme des classes possédantes du nord).

 La logique droitière la plus visible a été de cesser toute entreprise de réduction de l’exploitation de la force de travail salarié qui est un axe historique de gauche . Le monde du travail est vaste : privé et public, précaire et stable, hommes et femmes, nationaux et résidents étrangers. A cette sphère, on rattache souvent les travailleurs-ses indépendant-es des 99% d’en-bas. La RTT à 32 ou 30 heures hebdomadaires sans perte de salaire pour les moins de 15000 euros par moins est a débattre.

 La logique droitière la plus déterminante est l’ACCEPTATION DE L’ECONOMIE CAPITALISTE DOMINANTE fondée sur la logique de profit avec une réduction des économies non dominantes, fondées sur la valeur d’usage, comme les services publics, la sécurité sociale, etc. Il faudrait s’engager dans la « DEPRIVATISATION" avec des modalités variables à employer en fonction des différentes orientations historiques des gauches. On peut d’ailleurs utiliser tous les modes et en débattre démocratiquement . Mais se dire de gauche suppose d’agir sur l’un des trois modes de déprivatisation. Il y a aussi la DEFINANCIARISATION qui peut prendre plusieurs voies. Il y a aussi la DEMARCHANDISATION qui fait qu’une partie de l’économie sort de l’échange marchand avec des prix de marché pour avoir des tarifs réglementés ou c’est cher pour ce qu’il faut réduire et c’est gratuit pour l’accès aux classes sociales modestes

 L’autre logique droitière est tendanciellement une PLOUTOCRATISATION autoritaire plus forte et une pseudo-démocratie réduite à la votation sans examen des droits et libertés à promouvoir . Il y a là combinaison de plusieurs accommodements qui concernent l’amoindrissement de l’intervention populaire à plusieurs niveaux et l’augmentation de la décision gouvernementale voire présidentielle mais aussi l’acceptation d’un haut niveau d’inégalités sociales ainsi que l’acceptation de moins de libertés pour plus de sécurité et de police répressive. On a des riches trop riches, tant chez les élus, que chez les hauts fonctionnaires que dans le privé. La droite ne voit les riches que chez les fonctionnaires mais laisse s’enrichir les acteurs du privé.

 Une autre logique est nuisible qui consiste à ethniciser ou nationaliser voire racialiser les rapports sociaux, ce qui crée des préoccupations identitaires, communautaires et raciales qui ne répondent pas vraiment au racisme existant, à la xénophobie existante contre les réfugiés et migrants et qui font par ailleurs diversion sur la question sociale à résoudre.

Christian Delarue

4 textes pour une suite ou il s’agit de revenir sur des processus destructeurs pour construire des alternatives

 DECOMMUNAUTARISER pour le peuple-classe - IV

https://blogs.mediapart.fr/christian-delarue/blog/270621/decommunautariser-pour-le-peuple-classe-iv

 DE-CONTRACTUALISER pour le peuple-classe - III

https://blogs.mediapart.fr/christian-delarue/blog/230621/de-contractualiser-pour-le-peuple-classe-iii

 DEFINANCIARISER pour le peuple-classe (II)

https://blogs.mediapart.fr/christian-delarue/blog/130621/definanciariser-pour-le-peuple-classe-ii

 DEPRIVATISER pour le peuple-classe (I)

https://blogs.mediapart.fr/christian-delarue/blog/100621/deprivatiser-pour-le-peuple-classe-i