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Critique de J Salingue des Complices de l’islamisme. C Delarue

jeudi 28 mai 2015, par Amitié entre les peuples

Critique de Julien Salingue des Complices de l’islamisme.

« Les complices de l’islamisme ». Tel est donc le titre de l’épais dossier (24 pages) de l’hebdomadaire Marianne du 22 mai 2015 (n°944) qui entend dénoncer, comme l’annonce la « une », les « alliés objectifs, compagnons de route [et] idiots utiles » de « l’islamisme ».

En « contre », Julien Salingue écrit sur Acrimed sous « Les complices de l’islamisme » : Marianne au zénith de la médiocrité journalistique :

Critiquer l’islam ? C’est évidemment le droit de tout un chacun, de même que chacun doit pouvoir librement dénoncer les dangers représentés par les intégrismes religieux, qu’ils soient juifs, chrétiens ou musulmans, et par leurs alliés. La critique des intégrismes religieux et des religions en général est même un exercice indispensable en démocratie, à la condition toutefois d’accepter certains principes : ne pas confondre une religion, des expressions radicalisées de cette religion, et les croyants ; tolérer la « critique de la critique » sans tomber dans le binarisme bushien (« Si vous n’êtes pas avec nous, vous êtes avec les terroristes ») ; être construite de manière argumentée, rigoureuse et intègre.

Je partage ce point de vue. J’y ajoute le blasphème comme critique-pratique comme j’ajoute la liberté du « string seins nus » face à la liberté de l’hypertextile.

Le reste de l’article est dédié au manque de rigueur de l’article et notamment de M Conan.

Lire cette critique argumentée sur http://www.acrimed.org/article4672.html

L’essentiel.

Mais ce qui importe avant tout n’est-il pas d’admettre la diversité des musulmans, d’éviter l’essentialisation des membres de cette religion, de sa mise en communauté forcée, de sa racialisation (néoracisme culturel) et donc de distinguer l’islam de l’islamisme qui en serait sa version politique et radicale.

On peut certes préférer user du terme intégrisme à islamisme mais on peut me répondre, et c’est exact, qu’il y a plusieurs niveaux d’intégrismes : celui politique visant l’Etat étant différent de celui culturaliste gramscien agissant seulement dans la société civile. Celui de la violence militariste (DAECH) et celui de la violence hyperpatriarcale de rue sont aussi différents. J’ai développé ailleurs plus longuement sur le sujet.

Plusieurs « islam »

Pour ma part, j’ai au moins une certitude : quand la rigueur scientifique sur un sujet est une aporie alors il faut prendre des précautions qui relèvent de la prudence et de la déontologie du discours, surtout comme antiraciste. Je dis et répète donc, en laique, celui qui prend acte des discours divers venant de musulmans s’appuyant expressément sur le Coran ou l’islam de façon générale (et non en spécialiste de l’islam que je ne suis pas même si j’ai lu le Coran . Il ne s’agit pas de fainéantise mais de conscience du risque de connaissances fatalement incomplètes), qu’il y a plusieurs « islam » et j’en nomme ordinairement trois :

1) un tolérant et ouvert largement séculariste qui s’appuie sur la liberté, l’égalité homme-femme comme grands principes ;

2) un conservateur qui défend la complémentarité homme-femme, l’ordre moral contre l’homosexualité, les hypotextiles, et défend aussi implicitement le sexoséparatisme et les hypertextiles ;

3) un intégriste qui lui s’emploie chaque jour à l’emprise d’un islam autoritaire et sexoséparatiste (cf piscine islamo-intégriste de T Ramadan). Tous ne sont pas militaristes, certains usent « seulement » d’un autoritarisme normatif sans appel contre les femmes. Cet intégrisme vise toutes les religions mais chaque religion a son ou ses intégrismes.

Christian Delarue