Accueil > Antisexisme - Féminisme > Contre le sexo-séparatisme hommes - femmes ! Against sexoseparatism men - (…) > Contre le sexoséparatisme et la « prééminence de l’homme » ! Pour la (…)

Contre le sexoséparatisme et la « prééminence de l’homme » ! Pour la liberté, l’égalité et la dignité des humains (LEDH) comme fondement de toutes sociétés humaines !

samedi 19 décembre 2015, par Amitié entre les peuples

Question textile.

Contre le sexoséparatisme et la « prééminence de l’homme » !
Pour la liberté, l’égalité et la dignité des humains (LEDH) comme fondement de toutes sociétés humaines !

Christian Delarue

Malika Sorel - citée plus bas - a publié notamment Le Puzzle de l’intégration en 2007 et est devenue membre du HCI en 2009.

 Commençons par la forte démarcation politique.

L’orientation générale du site Amitié entre les peuples n’est pas celle de Malika Sorel et notamment Christian Delarue (cf ici) ne partage pas - c’est un euphémisme - ses positions politiques en général (nationalisme notamment et d’autres peut-être) et celles sur l’immigration en particulier (au regard de quelques lectures - notamment un interview à un journal belge ou je vois là une haine des migrants très éloignée de mon souci pro-dignité humaine et une stratégie de « bouc-émissaire » assez digne du FN car faite d’une déresponsabilisation des élites politiques et économiques néolibérales quand au chômage et une culpabilisation des migrants d’en-bas pour se défausser ).

 Le point commun via le recours à Abdelwahab Meddeb (spécialiste du soufisme décédé l’an dernier en nov 2014)

Reste, au cas présent, que tout un chacun(e) peut voir qu’elle critique, à raison ici, et surtout par-dessus l’épaule d’Abdelwahab Meddeb, le sexoséparatisme montant en France mais aussi, plus implicitement, dans le monde.

Il y a là une différence à signaler avec Malika Sorel qui consiste à souligner avec force qu’on ne saurait s’inquiéter que du seul pré carré français. Le monde est notre habitat et par conséquent, au-delà des différences culturelles et civilisationnelles (qui connaissent d’ailleurs largement le mélange du fait de la mondialisation des migrations humaines et des échanges économiques), il doit y avoir un fondement commun à défendre au plan mondial. Ce fondement ne saurait être celui de la « prééminence de l’homme » (Coran II 228) défendu par les intégristes musulmans et d’autres intégristes religieux aussi. Il nous faut militer pour la liberté, l’égalité et la dignité et le respect des humains, hommes et femmes partout sur la planète. Toutes les femmes sont dignes et respectables, pas uniquement celles hyper-voilées et sous tenues hypertextiles comme l’exigent les intégristes juif haredim et musulmans sexoséparatistes.

Il ne s’agit pas là d’un « universalisme post-colonial » qui serait calé sur les seules valeurs occidentales comme le dit une certaine « gauche décoloniale » car il existe - c’est heureux - des membres de toutes les sociétés, de toutes les cultures et de toutes les civilisations à vouloir fonder les bases des sociétés humaines - toutes - sur l’égalité hommes-femmes et non sur la « prééminence de l’homme » (cf à une certaine tradition dans l’islam qui défend en verbe et en acte cet archaïsme religieux - 1), sur la liberté des femmes (comme des hommes) à s’habiller librement, y compris en hypotextile. Il ne s’agit pas de se mettre sous « sac moche hypertextile » pour éviter les harcèlements de rue mais bien de lutter contre lui pour avancer contre le machisme et le sexisme.

Par ailleurs, il est préférable par prudence antiraciste, de caractériser une société à dominante sexoséparatiste sous le poids des intégristes que de la dire totalement et uniformément recouverte d’une chape de plomb (de voile en fait !) sexoséparatiste, hypertextile et hyperpatriarcale, sauf quand manifestement la stricte vérité scientifique doit signaler une emprise totalitaire des intégristes religieux.

1) le thème de la « prééminence de l’homme » est à lire dans le « Dictionnaire historique de l’islam », par Dominique et Jeanne Sourdel, professeurs émérites, paru aux PUF, en 1996. Dans l’islam historique on trouve tout à la fois l’égalité abstraite et la prééminence de l’homme sur « la » femme. Au passage il s’agit d’un ouvrage fort utile aux personnes qui ne sont pas de culture musulmane qui veulent s’instruire sur une histoire complexe.

 Voici un extrait d’une réponse de Malika Sorel dans Le Figaro

Malika Sorel : Pour que les Français comprennent bien les défis dans lesquels ils ont été entraînés malgré eux, je souhaite rappeler que le voile, comme l’avait longuement développé l’islamologue Abdelwahab Meddeb dans une tribune publiée en décembre 2009 dans le Monde, n’est pas un simple bout de tissu. Il constitue, pour citer ses mots, « une atteinte au principe de l’égalité et de la dignité partagées entre les sexes (…) et qu’il convient de situer la prescription du voile dans une société phallocratique, misogyne, construite sur la séparation des sexes, sur une hiérarchie des genres. »

La question que vous me posez dépasse donc, et de loin, celle de la laïcité puisque ce sont les fondements de la société française qui se trouvent ici questionnés.

Certes, le voile n’est pas une exclusivité de l’islam puisqu’on en trouve la présence dans d’autres religions au travers des âges, mais les Français, et leurs combats en témoignent, ont su faire évoluer leurs pratiques depuis déjà fort longtemps. De surcroît, la société française a toujours été mixte, y compris dans les campagnes reculées, et la féminité objet d’éloge et non de rejet, comme en témoignent la peinture et la sculpture.

Voile à l’école : la réponse de Malika Sorel à Najat Vallaud-Belkacem

http://www.lefigaro.fr/vox/societe/2014/10/29/31003-20141029ARTFIG00331-voile-a-l-ecole-la-reponse-de-malika-sorel-a-najat-vallaud-belkacem.php