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Contre le sarkozysme, ouvrir le périmètre de l’Etat-nation. C Delarue

vendredi 22 octobre 2010, par Amitié entre les peuples

Contre le sarkozysme, ouvrir le périmètre de l’Etat-nation.

Sous Sarkozy, Le « mauvais français » se chasse comme le fonctionnaire ! C’est un sport ce combat.
Lire : BI-NATIONALITE : La production des « mauvais français », une dérive nationaliste et intolérante issue du FN

http://amitie-entre-les-peuples.org/spip.php?article1296

Le sarkozysme est marqué par deux figures de dégénérescence, celle de Woerth versus néolibéralisme plus fric et corruption, celle de Hortefeux versus racisme. Besson est subsumé sous la figure d’ Hortefeux, digne fils de son Maître, N Sarkozy. Ces deux figures correspondent à deux figures de l’Etat. Chacune a son périmètre.

L’expression « périmètre de l’Etat » est connue pour sa référence globale à la forme bureaucratique de l’Etat et dans le sens de sa réduction : moins de services publics, moins de fonctionnaires et de plus, spécificité du néolibéralisme, transformation des modes de gestion de ce qui reste public. Mais l’Etat, envisagé sous l’angle de l’Etat nation a lui aussi un périmètre qui est celui de la communauté nationale. A ce cercle large s’ajoute en périphérie les titulaires de « cartes de séjour ».

Ouvrir le périmètre de la communauté nationale.

C’est l’Etat qui donne des « papiers », un carte qui identifie un individu comme étant autorisé à vivre sur le territoire national (carte de séjour) et à y exercer des droits de nature variable. Si la carte délivrée est une carte d’identité nationale alors l’individu en question est membre de la communauté nationale mais c’est l’Etat qui opère ce rattachement.

Pour les cartes de séjour durable, il s’agit au départ d’étrangers (à la communauté nationale) qui sont admis à y vivre moyennant des obligations de type intégration qui sont parfois non explicitées mais réelles telles que discrétion, civisme . Ces étrangers disposent aussi de droits en général moins importants que ceux attribués à la communauté nationale. Ils peuvent néanmoins se syndiquer, se mettre en association, etc... mais pour l’heure n’ont pas encore le droit de pleine citoyenneté. Un mouvement de citoyenneté de résidence s’affirme en ce sens mais il se heurte au conservatisme politique.

Tenter l’Etat démocratique de résidence.

La droite tend à vouloir la réduire par l’introduction de conditions qui empêchent d’admettre durablement sur le territoire des résidents étrangers. La droite identitaire obsédée par une mythique France ethnique entend circonscrire le périmètre national aux « français de souche » alors que la gauche internationaliste propose d’admettre dans la communauté nationale des résidents étrangers au titre de de longue durée de son séjour. Cela peut se produire de façon plus radicale encore en extériorité maintenue à la communauté nationale (donc sans carte d’identité nationale ) mais au titre de la citoyenneté de résidence du fait d’un séjour de longue durée sur le territoire national. L’Etat le peut en posant simplement des critères techniques concernant l’impôt payé, le loyer payé, etc. Ses citoyens le peuvent. Le périmètre de l’Etat-nation se verrait ici élargi à des non nationaux par approfondissement du volet démocratique de l’Etat. Il y a là un pari démocratique lié à une option d’émancipation bien décrite ailleurs (cf thèses d’attac sur la question) . Les droit et devoirs du citoyen deviendraient le critère fondamental d’une autre société française qui privilégie le démos contre l’ethnos.

Christian DELARUE