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Chine et altermondialisme - Christian Delarue

jeudi 28 octobre 2021, par Amitié entre les peuples

Chine et altermondialisme

L’altermondialisme est critique du nationalisme qui porte la guerre entre entre les nations. Le nationalisme est un communautarisme nuisible qui porte la xénophobie puis la guerre !

L’altermondialisme est aussi critique de la mondialisation capitaliste. Il précise bien capitaliste ! Il existe un mondialisation positive faite de solidarité pour porter la civilisation contre la barbarie . L’altermondialisme ne critique donc pas la mondialisation en soi car il pense qu’une bonne mondialisation est possible et même nécessaire. Et par ailleurs, le capitalisme était actif au sein des nations capitalistes avant la phase de mondialisation de la finance ! En somme un anti-capitalisme est à porter partout de façon transversale.

L’altermondialisme reprend à son compte la solidarité entre les peuples qu’il distingue des accords entre Etats. Il faut distinguer amitié entre les peuples ethniques ou communautaires ou les classes dominantes peuvent être à la manoeuvre pour veiller à leurs intérêts d’abord et l’amitié entre les peuples-classe (« nous sommes les 99% ») ou les classes dominantes de chaque nation sont exclues du projet de société.

Si on laisse de côté la situation des peuples sans etat (cf contribution d’Augustin Grosdoy à l’UEMS Nantes pour le MRAP- 1), l’altermondialisme défend d’abord la solidarité entre peuples-classe car dans chaque nation les classes dominantes (le 1% d’en-haut) soutiennent peu ou prou les politiques capitalistes et impérialistes.

Malgré la différence profonde de régime politique entre les Etats-Unis et la Chine les classes dominantes et les classes dirigeantes de ces deux grandes nations mettent en oeuvre une double politique de domination, une de type classiste en interne (forte exploitation de la force de travail, enrichissement fort et insupportable de la classe dominante, inégalités sociales profondes) et une de type impérialiste en externe. L’impérialisme combine plusieurs formes de dominations : économique (implantation d’entreprises, ponction de plus-value), politique (intervention en subordination), militaire le cas échéant et souvent culturelle (racisme historique).

On critique souvent l’altermondialisme pour son absence de propositions positives ! C’est ignorer qu’il veut « une autre France » (soutien et développement des services publics et de la sécurité sociale comme vecteurs de civilisation face à la destructivité du bloc dominant de la nation, qu’il soit droite du fric ou gauche impuissante ), comme une autre Europe (en repoussant l’oligarchie de l’Union européenne pour favoriser les convergences des droits sociaux et environnementaux en Europe) et un autre monde.

L’altermondialisme étant divers, la déclinaison de cette orientation générale sera variable.

En tout cas, nul ne confond la classe dirigeante chinoise (spécifique certes) et son peuple ou pour mieux dire ses peuples avec ses langues et ses cultures. Le peuple tibétain - par exemple- est une composante du peuple chinois (comme le peuple corse est une composante du peuple français - Conseil Constitutionnel de 1991) et, sauf erreur, le Dei Lama n’est pas moins dictateur réactionnaire que les apparatchiks les plus orthodoxes du PCC. Un progressisme est donc à porter transversalement sans céder aux manoeuvres diverses.

Quasiment tous les altermondialistes militent pour les libertés publiques, le droit de manifester, de se syndiquer, de créer des associations , de refuser le racisme et le sexisme mais aussi le classisme . La classe dirigeante chinoise doit évoluer plus encore pour améliorer les libertés publiques mais cela vaut aussi pour les USA et la France.

Pour l’altermondialisme, il s’agit de sortir de tous les régimes de domination et d’aller vers toutes les émancipations. C’est évidemment une exigence forte et nécessairement collective ! Si chaque individu doit s’y astreindre autant qu’il peut - nul n’est parfait - on comprendra que ce soit surtout une entreprise collective, une « praxis » dite d’altermondialisation (« on » pour signifier un processus pratique et concret , historique et social) en plus d’une nécessaire réflexion théorique qui sert de boussole. Parfois, comme il s’agit de diversité d’élaboration théorique le lien entre théorie et pratique n’est pas fait au profit des seules pratiques locales et cela constitue, me semble-t-il, une des faiblesses de l’altermondialisme comme mouvement porteur d’ un autre monde possible !

Christian Delarue

1 http://amitie-entre-les-peuples.org/Contribution-du-MRAP-et-d-ATTAC-au-debat-initie-par-le-Mouvement-de-la-paix