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CLASSISME : La guerre civile est guerre sociale... et guerre de classe. Christian Delarue

samedi 6 mai 2023, par Amitié entre les peuples

CLASSISME : La guerre civile est guerre sociale... et guerre de classe

Cette guerre civile en France ces 4 premiers mois de 2023 est aussi une guerre sociale ...mais elle n’aurait pas d’autre nom plus percutant !
Quel aveuglement ! Quelle pudibonderie dans les mots ! Il ne s’agit pas ici d’ajouter des insultes. Juste de poser une classe sociale qui attaque, qui se sert, qui assure ses privilèges de classe. Juste çà.

LE CLASSISME c’est la GUERRE SOCIALE d’en-haut !

Il y aurait le vilain racisme, le vilain sexisme (1) mais point de classisme ! Pourtant dans la définition de « classisme » on cite souvent le richissime très connu - cherchez donc un peu - qui dit « l’avoir mené et l’avoir gagné » cette guerre de classe.
Pourtant la gauche hypocrite ne voit bien sous ce terme qu’ une version rabattue sur pauvrophobie soit des termes ou des actes ne frappant que les pauvres et miséreux mais pas tout le peuple-classe. La pauvrophobie comme mépris, comme pratique d’exclusion existe. Ce n’est pas le propos ici.
Le classisme est une guerre toujours menée par la classe dominante. Et jamais par le peuple-classe qui lui résiste et parfois gagne.
Peuple-classe c’est quoi ? Soudainement les hypocrites n’ont plus de logiciel de recherche . Car on trouve très aisément.
Donnons deux significations qui posent un rapport social, un clivage de dépossession :

1 - C’est le peuple social sous la (ou les) classe(s) dominante(s) (celle qui exerce sa domination pro-capitaliste)

2 - C’est aussi le peuple démocratico-citoyen - dit Démos - sous la caste dirigeante élue (qui tend à se séparer du peuple citoyen) dit Kratos.
Un troisième sens pédagogique et historique est apparu pour vulgariser le terme : C’est le peuple de « we are the 99% » (nous sommes les 99%)
C’est, au plan de l’analyse lexicale, le peuple-fraction qui n’est pas le peuple-tout (soit le peuple communauté avec dominants et dominés mélangés)
C’est aussi le peuple-fraction non réduit à une plèbe de miséreux (façon XIX ème siècle) mais qui intègre en son sein toutes les classes ou strates dominées y compris une partie de l’encadrement.

XX
Les débats qu’on aime avoir pour « complexifier »

Citons sans être exhaustif, juste pour prévenir le lecteur ou la lectrice :
1) singulier ou pluriel pour classe dominante
Ah la belle affaire qu’elle soit bicéphale ou non la classe dominante avec une branche privée capitaliste et une petite branche publique que d’aucuns disent située à Bercy dans la haute fonction publique. La main droite de l’Etat dirait Bourdieu !

2) la classe dominante est stratifiée : certains sont plus riches que d’autres dans le 1%
Ah la belle affaire que de distinguer des ultra-riches des riches à 10000 euros par mois ! Il y a donc trois niveaux de repéré au sein du 1%. Et parfois c’est bon de le savoir mais pas le plus souvent. Le 1% est prédateur au plan écologique plus que le 10% et plus encore que le reste du peuple. Au plan social aussi : classiste vous dis-je !

3) Et que faire les dominants-dominés du 10% (le 9% sous le 1%) : sont dans le peuple-classe ou pas ?
Ah la belle affaire que de désigner une « petite-bourgeoisie salariale » (outre la petite-bourgeoisie indépendante, c’est l’encadrement capitaliste) qui crée du flou car elle ne sait pas ou elle est ! Certains sont du côté du 1%, d’autres du côté des 99% mais c’est de peu d’importance ici, sans nier des conflictualités sociales dans les entreprises.

On peut mettre le peuple-classe à 99% ou à 90% selon le contexte. Il n’est pas à 70 ou à 60% puisqu’il est fondamentalement la très large fraction des classes et strates dominées. Et toutes ces classes et strates dominées socialement et économiquement ne subissent pas pareillement la domination : pour travailler plus que 35 heures par semaines certain-es seront très bien payé-es et pas d’autres.

La domination de classe ne se réduit d’ailleurs pas à l’exploitation de la force de travail via son intensification, l’allongement du temps de travail et le salaire rogné par l’inflation car il y a aussi l’appauvrissement du peuple-classe par deux destructions néolibérales : 1) la casse des services publics tournés vers la satisfaction des besoins sociaux hors logique de profit et 2) la casse de la sécurité sociale bien dénaturée depuis 1967 (56 ans contre la caisse unique et la socialisation de sa gestion). On expliquera tout çà à LURE prochainement avec le programme pour un Nouvel Elan pour les Services Publics dit « NESP 2023 » : https://www.nesp2023.com/

Christian Delarue

1) Combattre racisme et sexisme est important. L’homophobie aussi , LGTBQI aussi !
Complément :
Guerre sociale : trois auteurs à citer : Jean-Marie Harribey, Romaric Godin, Bernard Thibault.
http://amitie-entre-les-peuples.org/Guerre-sociale-trois-auteurs-a-citer-Christian-DELARUE