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Burqa : Rebond sur l’article de M Aounit et V Geisser. C Delarue

mercredi 27 janvier 2010, par Amitié entre les peuples

Burqa : Rebond sur l’article de Mouloud Aounit et Vincent Geisser (ci-dessous -1) par Christian Delarue

Il faut en terminer au plus vite avec ce voile intégral. Non par par interdiction totale ou mesure répressive mais par un geste politique qui ferme le débat national. Et clore ce débat ne suffira pas pour éponger les dégâts du racisme montant. Mais c’est sans doute la première urgence.

Depuis 2001 la haine qui frappe Al Qaida n’a cessé peu à peu de porter contre tout Arabe ou tout musulman, fût-il installé en France depuis plusieurs décennies. Depuis 2007 cet état de racisme s’est accru. La politique de l’Identité Nationale de Sarkozy en est responsable. De sa campagne de 2007 en passant par la politique de son triste Ministère de l’Immigration et de l’Intégration jusqu’au débat initié par Eric Besson cette politique pousse à regarder les musulmans et l’immigration extra-européenne comme dangereuse pour la République française. L’amalgame le plus odieux assimile le musulman ordinaire à l’islamiste radical haineux de la démocratie et des femmes.

Cette injure faite aux musulmans devient quotidienne depuis la fin de l’année 2009 qui a vu la conjonction malheureuse du « grand débat » sur l’Identité nationale et du vote suisse sur les minarets. Les propos racistes ont fusé des plus hauts personnages de l’Etat. Tout cela doit cesser. L’Etat français doit combattre le racisme anti-musulman comme toutes les autres formes de racisme. Il faut réaffirmer que l’islam en France ne pose pas de problème. Ce qui fait problème ce sont les actes racistes contre les musulmans et les symboles de l’Islam en France, notamment les carrés musulmans et les lieux de culte qui subissent des bombages.

Christian Delarue. Militant antiraciste

L’islam intégriste produit en France une cristallisation culturelle identitaire

1) Burqa : A qui profite la loi ? Mouloud Aounit et Vincent.Geisser

Le développement du port du niqab dans la société française constitue sans aucun doute un phénomène sectaro-religieux qui ne saurait être justifié par la liberté de conscience et le traditionnel couplet sur le respect des droits individuels. Mais il est tout aussi évident que le débat sur la burqa couplé à celui sur l’identité nationale ne pouvait provoquer que des dégâts. Les dérapages verbaux sont désormais trop nombreux pour être considérés simplement comme des « accidents de parcours » ou des « gaffes politiques ». Et contrairement à une idée reçue, ils ne sont pas le fait du « petit peuple de France » mais de certaines élites et leaders d’opinion qui ont trouvé là une manière de compenser leur panne d’imaginaire politique, en actionnant une sorte d’épouvantail identitaire visant à faire oublier les « vrais » problèmes des Français : le chômage, l’emploi, le logement, la crise financière, l’insécurité urbaine, les questions environnementales, etc. Ces débats émotionnels s’inscrivent dans une tendance lourde de la société française : la suspicion jetée sur une composante de notre communauté nationale, les musulmans, sommés de donner des signes tangibles de leur adhésion aux valeurs françaises, comme si la double allégeance était leur mode normal de fonctionnement et la loyauté l’exception. Une dynamique identitaire perverse s’est enclenchée : francité et islamité sont ainsi présentées comme deux essences irréductibles, deux entités inconciliables, les individus étant sommés de choisir entre l’une et l’autre.

Du coup, le combat anti-burqa qui aurait pu être partagé par nombre de démocrates au nom de la lutte contre les sectarismes politico-religieux (et le salafisme wahhabite en est évidemment un) devient le porte-drapeau d’un nationalisme étriqué qui tourne le dos à l’universalisme républicain pour renouer avec une conception substantialiste de l’identité nationale, comme s’il y avait d’un côté les « Français purs » et de l’autre les « Français de papiers », dont la citoyenneté est en sans cesse mise à l’épreuve. Comment peut-on être Français et musulman ? Voilà une question que l’on pensait appartenir à une autre époque et qui retrouve pourtant une actualité sinistre.

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