Accueil > Antifascisme - Antiracisme > Quartiers délaissés (de la République) > Banlieue : sortir du campisme. Christian DELARUE

Banlieue : sortir du campisme. Christian DELARUE

samedi 9 février 2019, par Amitié entre les peuples

Banlieue : sortir du campisme.

Le campisme ou plutôt néo-campisme est un affrontement idéologique entre deux camps nettement opposés à propos de certaines oppressions, inégalités et discriminations.

Il s’exerce au niveau mondial (sud - nord ) ou sein du cadre national à propos des quartiers populaires ou des banlieues.

 D’un côté on trouve celles et ceux qui pointent tous les méfaits exogènes à la banlieue : Contrôles au faciès de la Police, racisme (d’Etat), islamophobie, mépris des pratiques culturelles différentes, etc et qui se taisent sur d’autres maux endogènes vécus par les habitant.es : homophobie, interventions des intégrismes religieux, sexisme, etc.

 De l’autre côté on trouve systématiquement l’inverse, à savoir celles et ceux qui se taisent sur les contrôles au faciès, sur le racisme ordinaire et systémique pour mettre l’accent sur l’homophobie, le sexisme, le sexoséparatisme des intégristes.

Il faut refuser ce néo-campisme.

 Les violences policières - et celles non-policières (clans) - existent en banlieue sous formes diverses mais aussi ailleurs notamment contre tous les opposants à Macron et aux politiques néolibérales, au « classisme ». Les violences policières lourdes et les poursuites judiciaires contrastées de la période depuis juillet 2018 (Benalla-Crase) jusqu’aux Gilets jaunes sont marquées par la sous-pénalisation d’en-haut et la sur-pénalisation d’en-bas . L’ensemble fait problème pour le peuple-classe, quoique de façon différenciée : plus pour les opposants au MEDEF ou à Macron que pour les soutiens au 1% (qui ne sont pas inquiétés).

 Le racisme existe évidemment au sein des banlieues mais aussi en-dehors, aussi bien celui inter-individuel que celui plus invisible car structurel et systémique. C’est un combat à mener avec principe et avec succès et qui ne va pas certainement pas réussir si on oppose de plus en plus « blancs et non blancs » (comme les Indigènes de la République ou un certain anti-racisme politique). Une lutte réussie contre le racisme ne saurait valider une telle division raciale ni au plan des principes, ni par souci d’efficacité.

Le combat anti-raciste doit être mené largement par une majorité de la population qui n’est pas raciste. Encore faut-il ne pas traiter d’islamophobe une personne qui défend la loi du 15 mars 2004 contre tous les signes religieux ostensibles à l’école ! Encore faut-il ne pas traiter d’islamophobe une personne qui critique tous les intégrismes religieux, y compris les intégrismes musulmans. Des erreurs sont possibles mais couvrir ces intégrismes particulièrement réactionnaires est une faute pour qui se réclame de la pluri-émancipation . D’autant que celles et ceux qui procèdent ainsi sont aussi celles et ceux qui se taisent contre les « campagnes d’hidjabisation » (forcée). Les mêmes qui sont satisfait.es du port de l’hypertextile en piscine à Rennes font silence pour défendre l’hypotextile (string seulement) dans ces même piscines. Bref ce campisme est pesant ! Quid alors de l’égalité et la réciprocité des pratiques ? Vivre dans un monde bâché n’est pas du gout de tous et toutes. La diversité réelle va à l’encontre de la sexyphobie d’Etat !

christian DELARUE

Les internautes choqués et révoltés par Homo en banlieue, le reportage d’Envoyé spécial
https://www.programme-tv.net/news/tv/225340-les-internautes-choques-et-revoltes-par-homo-en-banlieue-le-reportage-denvoye-special/ ?