BI-NATIONALITE : La production des "mauvais français", une dérive nationaliste et intolérante issue du FN. C Delarue
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Sur ATTAC NETWORK le ven, 15/10/2010 - 14:37
La droite sarkozyste se montre active dans le domaine de la déchéance de la nationalité. Il y a la chasse aux mariages gris qui empêche les mariages mixtes. Il y a Brice Hortefeux qui avait proposé d’élargir la déchéance de la nationalité aux personnes coupables de polygamie. Idée non retenue. En revanche, elle s’appliquera aux Français naturalisés depuis moins de dix ans (par l’intermédiaire du mariage) et condamnés pour avoir intentionnellement causé la mort d’une personne dépositaire de l’autorité publique (policier, gendarme, avocat, magistrat…) dans l’exercice de ses fonctions, comme l’avait souhaité Nicolas Sarkozy après les violences de Grenoble. Peu de personnes devraient donc être concernées. Pour s’appliquer, cette mesure devra aussi franchir l’obstacle du Conseil constitutionnel qui, au nom du principe d’égalité devant la loi, n’a accepté jusqu’à présent la déchéance de la nationalité que pour les faits qualifiés de terroristes.
Dernièrement, Catherine Coroller journaliste à Libération annonce la volonté de certains élus UMP et du gouvernement (plus tard) de supprimer la possibilité de la double nationalité.
Lire ici : Vers une interdiction de la double nationalité ?
http://immigration.blogs.liberation.fr/coroller/2010/10/la-double-nationalite-en-danger.html
Le projet est issu du programme du FN . Il tend à manipuler les sentiments complexe d’appartenance pour les couler dans le moule identitaire national. Il s’agit de renforcer le sentiment d’appartenance nationale en brisant un autre sentiment juger communautariste ou particulariste. On peine à croire que pareille méthode soit efficace. Plus concrètement il s’agit d’éviter les doubles allégeances du type : "Je suis Français pour la CAF mais Algerien de cœur". Cet exemple tend à montrer les franco-algériens à double nationalité comme des individus parasite et profiteur (à bas niveau) de la société française.
Ce genre de situation montre ambivalence des sentiments ou de partage bien délimité des sentiments agace l’extrême-droite qui entend rabattre la complexité des mécanismes d’identification sur l’amour exclusif du drapeau tricolore et de la Marseillaise. Lors des matchs de foot, les nationaux ne sauraient se tromper de camps. Sinon cela fait désordre ! Le problème est que même un national ordinaire (à une seule carte) n’est pas nécessairement en extase devant l’équipe de foot tricolore ni même devant la Marseillaise. Le nationalisme n’est pas une obligation nationale.
Bref, il s’agit d’un projet intolérant et vain. A cette dérive des nationaux non nationalistes répondent "nous sommes tous de mauvais français". Car c’est l’Etat-nation de France qui attribue la nationalité française à ses membres et il peut le faire de façon restrictive et nationaliste ou de façon large et ouverte comme de nombreux internationalistes le souhaitent. Les internationalistes ne sont pas des être sans racine sauf peut-être les militants les plus connectés sur les réseaux mondiaux. Et encore même eux eux ils peuvent des préférences culturelles alimentaires de la communauté nationale.
Cela amène à souligner le fait que c’est l’Etat qui donne la carte nationale d’identité. Celle que vous devez présenter aux autorités diverses. Vous pouvez avoir autant de cartes que de reconnaissances officielles d’un Etat. En pratique avoir plus que la bi-nationalité est rare.
Si l’Etat est du point de vue de la science administrative une bureaucratie, un appareil dirait les marxistes, il est aussi, lorsqu’il s’agit d’un Etat-nation, l’organe qui donne une identité nationale à ses ressortissants avec une carte qui ouvre droit à des droits. Rien d’intangible. On peut faire bouger cette définition et notamment les conditions d’attribution de la nationalité qui débouchent en droit positif sur la citoyenneté. On peut sans doute même arriver à passer de la citoyenneté issue de la nationalité à la citoyenneté de résidence ce qui serait une révolution culturelle et juridique . Mais en ce cas ce sera toujours l’Etat (sous la pression démocratique) qui dira la limite repoussée de ceux qui appartiennent à la communauté nationale.
Christian DELARUE
Au sujet de la double nationalité, la fille de Jean-Marie Le Pen, le leader du FN, a mis en cause la secrétaire d’Etat aux Sports Rama Yade, d’origine sénégalaise. ”Comment voulez vous demander à ces jeunes de choisir quand la secrétaire d’Etat, Mme Rama Yade, déclare dans son livre : "jusqu’à 18 ans, s’il y avait eu une guerre entre le Sénégal et la France, j’aurais choisi le Sénégal. Et depuis, je ne sais pas”, a dit Mme Le Pen. Mme Yade, qui exerçait auparavant les fonctions de secrétaire d’Etat aux Droits de l’Homme, est le membre du gouvernement le plus populaire auprès des Français, selon les sondages.
http://ffs1963.unblog.fr/2009/11/23/marine-le-pen-il-faut-supprimer-la-double-nationalite/