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Après un été « chaud » : Féminisme et antiracisme, deux combats indissociables ! - J. TRAT (ESSF)

dimanche 18 septembre 2016, par Amitié entre les peuples

Après un été « chaud » : Féminisme et antiracisme, deux combats indissociables ! - Josette TRAT sur Europe Solidaire Sans Frontières

Après les attentats de cet été (Nice, Saint Etienne du Rouvray) et l’hystérie autour des incidents sur la plage de Sisko en Corse (où personne ne portait de burkini [1]), après la déferlante raciste encouragée par les délires des médias dominants et des politiciens racoleurs sur la question du burkini, je suis restée sans voix, n’en croyant pas mes oreilles ! Un Premier ministre apportait son soutien à des arrêtés attentatoires aux libertés individuelles fondamentales des femmes de se vêtir comme elles le veulent dans l’espace public, et ceci au nom de l’émancipation des femmes et de la lutte contre le terrorisme ! Un Premier ministre encore osait critiquer l’avis du Conseil d’Etat qui décidait à juste titre d’invalider l’arrêté du maire de Villeneuve-Loubet (Alpes Maritimes) dans la mesure où les atteintes à « l’ordre public » n’étaient en rien avérées et où il mettait en cause des libertés élémentaires garanties par la loi. Une partie de l’opinion publique et certaines féministes, au nom de la défense de la laïcité et des droits des femmes n’était pas choquée par ces prises de position qui valident de fait l’acceptation d’une véritable police des mœurs tant décriée à raison … quand il s’agit de l’Iran. Seule la tribune pleine d’humour de Sophia Aram sur France-Inter le lundi 22 août dernier ridiculisant les partisan.es de l’interdiction mais aussi les intégristes, a réussi à me remonter le moral.

Je fais partie de ce petit noyau de féministes qui, tout en défendant l’autonomie du mouvement de libération des femmes, a toujours eu comme souci de faire converger les luttes féministes avec celles de tous les exploité.es, de tous les opprimé.es. Nous nous sommes appelées « Féministes-luttes de classe » [2]. En 2003-2004, date à laquelle le gouvernement Chirac décidait d’interdire le voile à l’école, nous avions signé avec Suzy Rojtman et Maya Surduts [3] une tribune dans Libération(le 27 janvier 2004 [4]) dans laquelle nous dénoncions tout à la fois les politiques de discriminations à l’encontre de la population des quartiers populaires ; mais également le caractère réactionnaire des discours religieux quels qu’ils soient visant à cacher le corps des femmes considérées comme de dangereuses tentatrices. Certaines d’entre nous avaient défendu à l’époque le mot d’ordre « Ni loi, Ni voile », considérant qu’il était préférable d’ouvrir un dialogue dans les écoles et la société plutôt que de faire interdire le voile par une loi ressentie comme discriminatoire par les élèves concernées. Cela aurait nécessité une large mobilisation antiraciste et …féministe, dans les écoles et au-delà, à l’initiative notamment des syndicats enseignants. Ce ne fut pas possible : les féministes, la gauche radicale et l’ensemble du mouvement associatif se trouvèrent profondément divisés [5].

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