Accueil > Antisexisme - Féminisme > Contre le sexo-séparatisme hommes - femmes ! Against sexoseparatism men - (…) > Question textile - Justice textile - Diversité textile > Apparition de l’hypertextile et « respectabilité patriarcale » de jadis. F (…)

Apparition de l’hypertextile et « respectabilité patriarcale » de jadis. F Sporenda citée.

samedi 28 octobre 2017, par Amitié entre les peuples

Apparition de l’hypertextile et « respectabilité patriarcale » de jadis. F Sporenda citée.

Dans ma recherche sur « l’hyper-patriarcat », celui voulu par des intégristes religieux sexoséparatistes (qui veulent en finir avec le « patriarcat restreint » de la « seconde modernité » soit la configuration récente et localisée, issue des conquêtes féministes, j’ai lu ce texte de Francine SPORENDA et ce passage ici reproduit sur l’invention de la « respectabilité patriarcale » et le voilage des femmes. Il s’agit d’une oppression lourde de jadis qui avait reculée fortement et qui revient massivement mais avec des contradictions particulières de l’époque entre droits des femmes et droits de la religion .

Christian DELARUE

XX

Apparition du voile ( au temps du « patriarcat archaïque » )

in QU’EST-CE QUE LE PATRIARCAT ? Par Francine Sporenda – Révolution Féministe

Ce développement de la prostitution et du nombre de femmes prostituées a fait apparaître comme une nécessité impérieuse le fait de pouvoir distinguer entre femmes « privées », respectables car propriété d’un homme libre, et femmes « publiques » non protégées par un propriétaire masculin. Le code assyrien spécifie que « ni les épouses des seigneurs ni les veuves ni les femmes assyriennes ne peuvent sortir sans voile… Les filles d’un seigneur, qu’il s’agisse d’un châle ou d’un capuchon, doivent se voiler quand elles sortent seules dans la rue. Une concubine qui sort dans la rue avec sa maîtresse doit être voilée… Mais une prostituée ne doit pas se voiler, sa tête doit être découverte… ». La loi précise également qu’il est interdit aux esclaves de se voiler ; le port du voile est un privilège réservé aux femmes des classes supérieures, et les esclaves qui violent cet interdit sont condamnées à avoir les oreilles coupées.

Originellement, le voile a donc eu pour fonction de signaler que celle qui le porte était la propriété d’un homme, père ou mari, qu’elle était de ce fait intouchable et inviolable–car placée sous sa protection– et qu’attenter à sa virginité ou à sa chasteté était un crime contre son propriétaire puni par la loi.

On note que déjà, les lois patriarcales prescrivaient aux femmes la façon dont elles devaient se vêtir. Et que la non-observation de ces lois par les femmes est considérée si grave que les pénalités pour celles qui osent sortir sans voile sont extrêmement sévères, et qu’elles sont punies par l’Etat : même si le « propriétaire » de la femme contrevenante ne veut pas la punir, elle sera exposée nue dans les rues et fouettée publiquement. Classer les femmes en « respectables et non respectables est devenu une affaire d’Etat »–et la distinction prostituée/épouse est devenue la division de classe fondamentale entre les femmes .

Avec le code d’Hamourabi, la famille patriarcale est institutionnalisée et reconnue comme la cellule de base et le modèle du pouvoir de l’Etat : le pouvoir du père de famille sur sa « gens » (la famille étendue : femmes, enfants, esclaves) est le modèle du pouvoir politique : comme le dit Carole Pateman « les rois étaient pères, et les pères étaient rois ». Le statut des femmes est défini par leurs relations à un/des hommes, en tant que propriété privée ou commune des hommes de leur groupe. Les femmes des classes dominantes bénéficient de certains privilèges—mais elles ne sont pas dominantes elles-mêmes puisque leur appartenance à la classe dominante peut être terminée suite à un viol, un adultère, ou même leur incapacité à donner naissance à des fils : l’appartenance de classe des femmes a toujours été établie sur une base radicalement différente de celle des hommes—et c’est encore vrai maintenant. Avec le code assyrien, c’est l’Etat qui assume désormais le contrôle de la sexualité féminine, auparavant laissé aux pères et aux maris—et ce contrôle sera depuis un caractère essentiel des sociétés patriarcales.

lire : QU’EST-CE QUE LE PATRIARCAT ? Par Francine Sporenda – Révolution Féministe
https://revolutionfeministe.wordpress.com/2017/06/11/quest-ce-que-le-patriarcat-par-francine-sporenda/