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Antiracisme et féminisme lié au peuple-classe - Christian Delarue

dimanche 2 mai 2021, par Amitié entre les peuples

Antiracisme et féminisme lié au peuple-classe contre les classes sociales dominantes pour « autre chose »

https://blogs.mediapart.fr/amitie-entre-les-peuples/blog/030521/antiracisme-et-feminisme-lie-au-peuple-classe

Cette « autre chose » est en partie non pleinement formulée car en débat, disons un « autre monde » (altermondialisme), une autre nation (démocratique, sociale, écologique), un écosocialisme . Cela recoupe la formule générale contre les dominations et pour les émancipations : « Ni classisme, ni racisme, ni sexisme  » (incomplète en la forme car il y a aussi refuser homophobie, lesbophobie, carnisme, validisme, etc... ), formule qui vise en fait la lutte contre toutes les dominations (multiplicité) et pour toutes les émancipations (ou pluri-émancipation ou « émancipation globale » de Christiane Marty).

Notez que le classisme a fait l’objet d’une précédente contribution : 1 er Mai : classisme, pas identitarisme (renvoi sur Médiapart - Christian Delarue)
http://amitie-entre-les-peuples.org/1er-Mai-classisme-pas-identitarisme-Christian-Delarue

I - Le féminisme du peuple-classe s’emploie à défendre et conquérir des droits pour les femmes (de toute ethnie ou conscience) du peuple-classe (les 99% de Nancy Fraser comme dimension populiste du féminisme ), soit les femmes des classes sociales dominées d’une société structurée par le capitalisme dominant (sa logique ne recouvre pas tout), le sexisme (qui perdure), le racisme (aussi), donc par de multiples inégalités de classes sociales, de genre, de racisme systémique, celui caché « en-dessous de la surface de l’iceberg » ( formule de C Delarue - cn mrap).

Défendre un féminisme du peuple-classe, sans identitarisme ni racisme, ce n’est pas nécessairement adopter un féminisme particulier fustigeant systématiquement et de façon dure quasiment sectaire un « féminisme blanc bourgeois » , laquelle accusation a pour fonction de disculper d’emblée l’ensemble du patriarcat non blanc ou plus précisément parfois le patriarcat arabo-musulman (et musulman non arabe avec) , lequel patriarcat est particulièrement durci (hyper-patriarcat) par les intégrismes religieux musulmans que l’on sait fort actifs dans le monde.

Il ne s’agit pas non plus, avec la formule « féminisme du peuple-classe » (et donc féminisme des classes sociales dominées) de nier le sexisme au sein des classes dominantes du 1% ou sévissent des hommes de pouvoir (surtout blancs en France ) ayant donc de forts pouvoirs pour brider l’ascension des femmes cadres supérieures pourtant très compétentes mais, comme syndicaliste (CGT pour ma part) ce n’est pas notre premier souci, d’autant que les rares femmes en position dominante (capitalistes ou assimilées : sommet de caste bureaucratique) peuvent être aussi particulièrement dures contre les membres des différentes classes sociales dominées (du peuple-classe). « Pas premier souci militant », ne signifie donc pas abstention d’intervention si on sait.

II - Comme anti-raciste universaliste maintenant, le Mrap intervient aussi bien au sein des classes sociales dominées (du peuple-classe) qu’au sein des classes dominantes, aussi bien pour des injures racistes (au-dessus de la surface de l’iceberg) que pour des discriminations racistes plus cachées, (en-dessous de la dite surface de l’iceberg) . Il va alors pointer des victimes d’un racisme systémique (souvent des Noirs ou des Arabes et non les Noirs, les Arabes, etc).

Le Mrap ne va pas s’abstenir d’intervention lorsque des membres hommes ou femmes des classes dominantes du 1% font preuve de racisme soit par injures racistes (au-dessus de la surface de l’iceberg) soit par des pratiques plus cachées et systémiques (en-dessous de la surface de l’iceberg) plus difficiles à montrer et démontrer.

Christian Delarue

Peuple-classe combine deux formules de feu Georges Labica « l’ordre des peuples » et « l’ordre des classes » (in Le Grand Hornu) et forme l’ensemble des classes sociales dominées par les classes dominantes regroupées dans le 1% d’en-haut.