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Altermondialisme et socialismes africains. C Delarue

jeudi 9 août 2012, par Amitié entre les peuples

« Amitié entre les peuples »

Altermondialisme et socialismes africains.

Premières notes.

Forum Mondial des Alternatives - FMA :

http://www.forumdesalternatives.org/fr/altermondialisme-et-socialismes-africains

En 1962 René Dumont écrivait « L’Afrique est mal partie ».
Cinquante ans après elle est toujours marginalisée, exploitée, dominée. La responsabilité des oligarchies du nord et notamment la française est indéniable. L’impérialisme du nord pèse toujours. Il y a même plus de prédateurs. Cela ne déculpabilise pas les élites africaines en collusion avec les élites du nord.

Qu’en est-il de la perspective socialiste en Afrique ?

La question surprend tant les politiques d’ajustement structurel du FMI ont fait de mal en Afrique.
En fait elle est liée au désir d’indépendance qui perdure en lien avec l’idée que les dirigeants politiques et leurs bases sont aussi responsables.
Le socialisme est fait pour faire « coup double » là ou le nationalisme populaire ne s’occupe que de contrer l’impérialisme.
De plus il y a l’idée prise chez R Dumont que « Socialisme et démocratie exige plus de moralité que capitalisme et fascisme ».

Certains apprécient beaucoup Samir Amin et sa « déconnexion »pour ce qui est de l’aspect international et d’autres manifestent un marxisme plus classique de lutte de classe en interne mais en adéquation aux réalités locales. « Pour une décolonisation approfondie » ai-je entendu mais je n’ai pas pu demander de quoi il s’agissait. Mais les choses ne sont pas tranchées.

La mobilisation des peuples-classes africains est difficile.

Le socialisme négro-africain tel qu’il est pensé dans les forum se veut
moins dogmatique et plus ancré dans les situations concrètes locales et régionales. Ce qui ne veut pas dire que la dynamique est en place de façon cohérente. Il y des coopérations qui ici ou là font avancer la
cause mais l’idée du socialisme est encore loin. Il faut la comprendre
comme une aspiration qui prend sa racine dans l’exaspération et les
inégalités présentes.

Ce socialisme prévoit de gros changements politiques, sociaux,
environnementaux et culturels. Au plan politique il va être question de démocratiser fortement le pouvoir, d’en finir avec les présidentialismes autoritaires et de longues durées, de répartir cet accès entre les tribus du pays et de favoriser la montée en puissance des femmes soit par souci d’égalité soit contre l’islamisme. L’exclusion des « hommes de l’ombre » de l’occident est sujet de débat sur le thème de quelle mobilisation d’un « nous ». Il en est de même pour la laicité qui est quand même bien défendue « pour peu qu’elle laisse les croyants croirent » (sic). « Le socialisme oui, la laicité aussi mais pas l’athéisme ! »

Économiquement, il va s’agit d’orienter la production locale au profit des peuples-classes africains (la masse populaire) au détriment des possédants, des privilégiés, des hommes d’affaires occidentaux sur place et des bourgeois africains. C’est là la fonction classique de
l’évocation du socialisme. Mais la propriété collective des moyens de
production est vue comme communautaire, donnée aux villages sauf dans les villes importantes. Là on pense aux nationalisations classiques et aux plans de développement.

Mais tous ne sont pas sur cette orientation. Cette dernière est déclinée diversement. Cela prendrait beaucoup de temps
d’évoquer les stratégies et les politiques. Le plus souvent cependant il
va s’agir de mieux répartir les richesses et non d’enclencher une
politique de classe offensive qui modifie la reproduction des
dominations. On voit plus des bourgeoisies relativement appauvrie que proprement dépossédée de ce qui est à la racine de son pouvoir.

S’y rajoute un aspect écologique avec la maitrise des ressources du sol et du sous-sol ainsi que des mers par ses habitants et non par les grandes firmes étrangères. La question des modalités n’est pas tranchée. La question relève du rapport des forces et pour l’heure c’est souvent le grand écart entre le réel et le possible. Il y a aussi un aspect répartition territorial. Trop souvent c’est la capitale qui concentre très très fortement les richesses laissant le reste du pays dans un quasi désert. Un désert de plus en plus pauvre qui plus est. Pour autant il ne va s’agir de développer « à froid » le capitalisme dans les zones jusqu’à présent délaissées.

Christian DELARUE

FORUM ALTERMONDIALISTE & AFRIQUE : Convergence des peuples-classe africains.
http://amitie-entre-les-peuples.org/spip.php?article2392