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A propos du Bras d’honneur aux Institutions - Christian Delarue

jeudi 13 décembre 2018, par Amitié entre les peuples

A propos du « Bras d’honneur aux Institutions »

Il y a un constat à dresser pour la période « Gilets jaunes » nov-dec 2018 qui n’est que la suite - plus explosive parfois mais pas toujours loin de là - des contestations précédentes plus organisées : Le fétichisme institutionnel qui consiste à placer en surplomb des humains, et surtout du peuple-classe, les Grandes Institutions d’Etat (GIE) comme une sorte de Dieu imposant le respect et la quasi adoration est en crise profonde. Cela surgit au détour d’une discussion banale.

De ce fait, bras d’honneur et blasphèmes sont montants ! La légitimité de la répression populaire ne passe plus ! Ni plus ni moins qu’une autre forme de répression plus sociale et économique qui maintient une trop grande fraction de la population dans le chômage, la précarité et les bas salaires (moins de 1500 euros).

Il ne s’agit donc pas que de la police mais plus profondément des grandes institutions représentatives de la nation et de la République. Au premier chef M Macron, au titre de la personnification de la Star-up nation ou de l’Entreprise-France. C’est mieux d’évoquer - le 10 décembre - « l’Etat d’urgence économique et social » , mais encore faut-il un contenu conséquent qui réduise les inégalités sociales ! Les Gilets jaunes comme les syndicats de salariés et retraités ont largement critiqué le dispositif annoncé. D’ou la grève avec manifestation ce vendredi 14 décembre.

Il faut donc bien saisir ce rejet global qui ne vise pas simplement la police ou pas toujours la police . Le rapport à la police est fonction des expériences. Par contre on évoque d’autres politiques assimilées à des violences plus invisibles mais plus nuisibles.

Quand aux deux termes - Star-up nation ou Entreprise-Franceont - , ils ont rabaissé très fortement la valeur attribuée aux institutions devenues si peu républicaine dans les imaginaires d’une large fraction du peuple-classe et notamment chez les gilets jaunes mais pas qu’eux. Depuis bien longtemps, nous n’avions entendu des « La tête du Roi doit tomber ! La République est à refaire ! » en plus du banal « Macron démission ».

Il y a une leçon à retenir ici et une réflexion à approfondir.

Ce que les Gilets jaunes ont mis sur la scène publique c’est l’idée de justice sociale pour tous et toutes, y compris donc et surtout pour les classes populaires . Sans vie meilleure pour les plus modestes - Tous ceux et celles qui gagnent moins de 1500 euros par mois et subissent la vie chère - il n’y a pas de vrai nation et de vrai République. Il n’y a en quelques sorte que des grands profiteurs, au sein du 1% d’en-haut.

Christian DELARUE