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A partir de quel seuil apparaissent les riches ? C Delarue

dimanche 14 avril 2013, par Amitié entre les peuples

A partir de quel seuil apparaissent les riches ?

Il y a plusieurs niveaux de « riches ».

Deux documents ont circulé sur les listes d’ ATTAC en 2011 sur ce sujet.

Ils sont commentés en faisant intervenir une tripartition ci-dessus fondée sur le rapport de solvabilité et pour commencer la notion de prolétaire. Ici on laisse de côté les notions de revenu moyen et revenu médian, qui n’expliquent rien.

1) Le prolétaire ne peut pas ou peu épargner. Il dépense quasiment tout son revenu du travail dans le mois, et son épargne reste modeste au plus de l’ordre de 200 à 300 euros chaque mois.

2) La couche aisée au-dessus a des capacités réelles d’épargne utile pour des achats lourds (automobile) et surtout très lourds (appartement ou maison) mais en nombre réduit (une secondaire maxi).

3) Les riches et très riches n’ont plus aucun souci d’épargne et il peuvent dépenser au-delà des achats primaires notamment avec plusieurs résidences secondaires, des gros navires, des avions.

Deux grilles sont présentées dont une ne voit pas de riches
alors que l’autre les voit dès que l’on dépasse 3000 euros net par mois ! Mais ces grilles existent et sont discutées.

I - LA GRILLE DE L’ INSEE (envoyée par Robert J.) :

a) Quatre tranches

 Les « classes populaires » forment les 50% d’en-bas
et perçoivent de 1000 à 2200 euros brut par mois

 La « classe moyenne » forme les 40 % du milieu
entre 2300 et 5100 euros brut par mois

 La « classe aisée » forme les 10 % d’en haut
avec un revenu mensuel au-dessus de 5200 euros brut

 Les « très aisées » forment le 1% tout en-haut
à plus de 14 000 euros brut par mois.

b) Commentaire

Confusion entre couches sociales et classes sociales.
On ne distingue pas « aisé » et « riche » !
Or les personnes aisées sont dans le langage courant au-dessus des prolétaires mais en-dessous des riches. Ils sont dégagés des soucis de fin de mois mais ne sont pas riche pour autant. Position « moyenne ».

Il y a donc deux niveaux de riches au sommet de la société :
 les « petits » soit les 10% d’en-haut ici nommé « classe aisée »
à plus de 5200 euros brut soit environ 4000 net
 les « gros » soit 1% tout en-haut à plus de 14000 euros brut.

Les prolétaires, au sens de ceux qui épuisent leur salaire en fin de moi, sont évidemment les « classes populaires » telles que citées
mais aussi très certainement une partie de la « classe moyenne » INSEE
(qui va quand même de 2300 brut à 5100 brut, ce qui est assez large).

La couche inférieure de la dite « classe moyenne »,
disons celle à moins de 3000 euros net,
n’a pas évidemment le même pouvoir d’épargne et de solvabilité
notamment pour de gros achats (automobile mais surtout immobilier)
que la couche au-dessus.

2 - LE DÉCOUPAGE EN TROIS ZONES ÉQUIDISTANTES de Sophie B.

Elle a procédé à un découpage en trois couches équidistantes : en-haut, milieu, en-bas. Il se trouve alors que l’on entre chez les riches en passant au-dessus de 3000 euros brut.

Ce découpage « objectiviste » est totalement irréel en France. Le découpage en trois zones équidistantes se fait in abstracto, sans rapport au réel. Cela se voit.

D’une part le paquet des riches est très très large puisqu’il rassemble des personne ayant un tout petit patrimoine avec des multimilliardaires. Ce n’est pas cohérent. D’autre part, et c’est le complément critique, on met dans les riches, des individus qui dans la « vraie vie » ne le sont pas. Ils ont peu de bien et peu d’épargne en fin de mois.

3 - LE DÉCOUPAGE TRIPARTITE DE RÉGIS BIGOT

in « Fin de mois difficiles pour les classes moyennes » Ed de l’Aube 2009

 20% de revenus les plus élevés
 la zone intermédiaire soit 60%.
 20% des revenus les plus bas.

En 2006, les 20% les plus bas vivent avec moins de 1007 euros par mois (brut ou net ?), les 20% d’en-haut se situent au-delà de 2150 euros par mois.

Commentaire : A ce seuil de 2150 on trouve un modeste catégorie B de la fonction publique (c’est ce que je gagne) mélangé avec des multi-milliardaires. Et l’auteur a le culot de s’étonner que l’on dise chez les couches moyennes : « les riches c’est les autres » (titre d’un passage). Myopie dit-il. L’objectivisme a ses limites.

D’où la nécessaire référence à la solvabilité et au patrimoine.

4 - PROPOSITIONS DE CHRISTIAN DELARUE.

On peut, plus sérieusement avancer que l’on sort du prolétariat avec plus de 3000 euros net (pas brut) mais que l’on entre pas pour autant immédiatement chez les riches. C’est là qu’il convient de parler de couches simplement aisées mais non riches.

La limite de franchissement des prolétaires - ceux qui précisément cessent d’avoir des fins de mois difficiles - peut varier en fonction de certains paramètres qui vont de la composition de la famille au contexte de consommation. Ce peut être 2500 euros net mais aussi 3200 euros net.

En tout état de cause, certains ne peuvent plus se dire prolétaires de façon décente au-delà de 3200 euros. F Hollande apparaît donc bien réaliste quant il voit les riches au-dessus de 5000 brut soit 4000 net. Il se rapproche de la classification de l’INSEE proposée par Robert J. Mais il importe de dire que ce n’est que le « tout-en bas » des riches.

En effet, eu égard à la montée en puissance c es dernières années des très riches, on ne saurait en rester là. Il convient de distinguer alors :

 les « petits riches » ou mieux « les aisés » (ceux qui gagnent plus de 5000 euros brut et qui font parti du groupe des 10 % d’en-haut). On pourrait les nommer petite-bourgeoisie.

 des gros riches qui sont dans les 1 % les plus riches. Le summum de la richesse est encore plus élevée (0,01%) et concerne une infime minorité au sein du 1%. (cf Camille LANDAIS)

5 - Ouverture

C’est aux très riches qu’il faut imposer sobriété . On peut la demander aux couches moyennes aisées sur la base du volontariat mais la justice sociale implique que les très riches soient taxés.

Or précisément on apprend dans Marianne qu’au dessus de 6900
euros par mois il y a une inversion de la justice fiscale. Les très
riches paient moins qu’ils le devraient.

Christian Delarue