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1917 - 2017 : La révolution démocratique et socialiste reste à accomplir !

dimanche 31 décembre 2017, par Amitié entre les peuples

1917 - 2017 : La révolution démocratique et socialiste reste à accomplir !

Célébrer Octobre, ce n’est pas célébrer n’importe quelle révolution. C’est célébrer la première alternative au capitalisme enfin réalisée et construite, et construite durablement sur une période et une étendue suffisamment extensibles pour avoir marqué profondément l’histoire de l’humanité.

Tout le problème de cette « construction durable » tient dans ce que feu le trotskiste Bensaid a appelé le « thermidore soviétique » autrement dit la froide contre-révolution bureaucratique menée par l’appareil stalinien contre les bolcheviks, contre les révolutionnaires d’Octobre 1917 . L’idéologie stalinienne et sa pratique politique concrète c’est pour nous les camps et la féroce répression bureaucratique contre les ouvriers et paysans. Une abomination ! Et Staline n’est certainement pas un homme admirable, à la différence d’un Lénine ou d’un Trotsky, mais un criminel.

On a beaucoup écrit sur ce sujet. Et ce n’est pas fini.

Le mouvement communiste reste encore clivé de nos jours entre celles et ceux qui « assument » tout le mouvement communiste jusqu’à 1989-91, donc y compris la période stalinienne après la mort de Lénine, et celles et ceux qui sont fidèles à une certaine figure de la Révolution d’Octobre 17 éloignée de la dérive stalinienne, une figure comprise comme dynamique de construction du « socialisme soviétique » au sens de socialisme par en-bas, d’autogestion des comités de quartiers, d’autogestion des comités d’usine et de fédéralisation ascendante de ses comités en commençant par en-bas pour un socialisme démocratique national avec dynamique transnationale (transcroissance des luttes). Mais ce clivage peut être trompeur dans la mesure ou il existe des points de connexion.

Ainsi, autogestion ne signifie pas nécessairement que l’Etat disparait subitement, que nul ne pense à une phase socialiste - qui peut être longue- construite à partir de la « main gauche » de l’Etat (soit le volet démocratique et social de l’Etat capitaliste auquel s’ajoute aujourd’hui l’écologie), un Etat certes de classe et donc encore au service de l’accumulation du capital et des grands possédants mais aussi contradictoirement un Etat au service de l’intérêt général et des besoins du peuple-classe, donc pas immédiatement au service du profit privé de la classe dominante. En ce sens l’Etat apparaît au-dessus des classes sociales de par son appareil administratif au service de l’intérêt général tout en restant structurellement et contradictoirement bien au service de la classe dominante. On peut même dire que le néolibéralisme comme phase contemporaine du capitalisme financier mondialisé a renforcé l’Etat au service de l’oligarchie et du 1% d’en-haut, dans la mesure ou l’évolution de la hiérarchie interne à ce 1% d’en-haut montre un fort enrichissement des très riches. Le sytème préfère payer des actionnaires cupides et parasites sociaux que des fonctionnaires travaillant pour la société y compris ses couches sociales modestes !

Autre aspect à ne pas oublier : l’Etat peut être conçu comme « condensé de rapport de forces » si on suit la théorisation d’un Nicos Poulantzas. Ce qui oblige à prendre en compte d’une part le niveau proprement politique des luttes (rôle des partis, des mouvements politiques) et d’autre part les conflits au sein même de l’appareil d’Etat sur les conceptions du service public et du fonctionnaire dans la mesure ou ces services ont un potentiel émancipateur dès lors qu’ils ne sont pas rabougris, pervertis, marchandises. L’Etat politique condensé de rapport de force n’est p’as seulement le niveau économique ou infra-structurel ramené aux conflits de classes dans les entreprises privées.

On comprendra qu’au sein de la sphère socialiste-communiste militante pour une alternative contra-systémique ou alter-systémique, Il y ait de multiples sous-courants en fonction de ce qu’on fait de l’Etat, du cadre national, du système productiviste, du système extractiviste, de l’impérialisme guerrier (militarisme) ou économique (soutien des firmes françaises en Afrique).

L’altermondialisme comme mouvement anti-systémique d’après 1989-91 (chute du mur) participe de ce mouvement mais à partir d’un gros renouvellement conceptuel. D’abord il ne vise pas la conquête du pouvoir d’Etat. Ensuite, il ne fonctionne pas comme parti politique. Et si l’altermondialisme s’intéresse aux services publics, c’est parce qu’ils doivent être des outils qui ne sont pas privatisés ou marchandises par la classe dominante mais qui sont maintenus pour le peuple-classe ce qui comprend les plus défavorisés. La notion de « pour le bien public et les biens communs » ne vaut que dans ce cas. Hors ce cas c’est mensonge !

Le gros de la charge critique de l’’altermondialisme vise les sociétés transnationales (STN) ou les firmes multinationales (FMN), les liens avec les paradis fiscaux, l’argent sale, les mafias, la drogue, la prostitution, la vente d’armes, etc... Derrière les beaux costumes des banques privés et des assurances privées il y a un lourd phénomène de corruption - thanatos - qui n’est pas à penser comme accidentel mais comme structurel. Ce n’est pas pour rien que l’altermondialisme avec les syndicats visent à changer la structure et le fonctionnement des banques.

Christian Delarue
30 dec 17