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14000 euros par mois maxi pour tous ?

mardi 27 juillet 2021, par Amitié entre les peuples

14000 euros par mois maxi pour tous ?

Contre toutes les élites pro-austérité contre le peuple-classe et les classes modestes ! Pour des élites non cupides, qui s’auto-limitent dans l’accaparement et l’accumulation de richesse ! Pour la justice sociale : moins pour en-haut, plus pour en-bas !

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A propos d’une pétition - non signée par moi - ne visant que les fonctionnaires de Bercy

Si l’on veut mettre une barre à l’enrichissement avec une règle posant un revenu maxi - au niveau de 14 000 euros par mois (par exemple) - c’est alors, selon moi, pour tous et toutes, sans distinction entre public et privé, donc pour le public et le privé. Inutile de frapper les seuls fonctionnaires si on laisse les entrepreneurs privés et les financiers s’enrichir avec des montants bien supérieurs !

L’appui qui circule est ce propos issu de La Lettre du Vaillant Petit Economiste :

"Au sein des organes les plus stratégiques de l’État, il y a plus de 600 fonctionnaires mieux payés que le Président. C’est ce qu’a constaté Vincent Jauvert, journaliste au Nouvel Obs, auteur de l’ouvrage « Les Intouchables d’État ».

Ce n’est certes pas anodin de surpayer des fonctionnaires chargés de poursuivre l’intérêt général et la satisfaction des besoins sociaux mais ce n’est pas anodin non plus de mettre la focale exclusivement contre eux pour disculper les entrepreneurs privés qui gagnent plus que le Président de la république ou plus que 14 000 euros net (plus de 8 X le salaire médian) comme si leur cupidité n’était pas fondée sur de l’exploitation de la force de travail d’autrui ! Eux ne servent que secondairement la « valeur d’usage » pour tous et toutes mais surtout et avant tout la logique de profit qui est une des caractéristique du capitalisme (sur les 7)

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« Etat profond » : une critique

Quant à la référence à un « Etat profond », elle relève plus du complotisme que de l’esprit critique. Prenons encore l’image de l’iceberg : Qu’il faille aller sous la surface de l’eau pour connaître autre chose que la petite partie bien montrée, trop connue et au-dessus de la surface est juste et relève bien de la recherche scientifique et critique. Mais cela n’autorise pas l’usage d’une catégorie complotiste comme « Etat profond ».

La science administrative a produit elle une critique de la bureaucratie (renvoi pour commencer au « que sais-je ? » sur ce sujet) et il faut voir alors que cette bureaucratie est aussi bien publique que privée (mon article 1 ). Il existe aussi une critique de la « Noblesse d’Etat » (Bourdieu), de la Caste (Laurent Mauduit), de La nomenklatura française (sous-titre : pouvoirs et privilèges des élites) de A Wickham et S Cognard qui date de 1986 (Belfond) et qui évoque déjà les cercles du pouvoirs avec des privilèges.

La critique la mieux reçue fait état des pantouflages et rétro-pantouflages entre « sommet de l’Etat » et banques pour montrer une indistinction nuisible et grandissante entre logique de service public et logique de service privé et marchand axé sur le profit d’abord. Lors de mes études universitaires j’ai eu à lire M Jacques Caillosse sur l’adéquation difficile entre règles ordinaires du management (souci de rentabilité) et droit administratif . On peut oublier une partie de ce qu’on a appris jadis - c’est normal si on se spécialise ailleurs - mais on sait encore - ce qui reste après l’oubli - que ces études relevaient et relèvent encore d’un travail sérieux et rigoureux fort éloigné d’une référence facile à un « Etat profond » avec aucun travail derrière pour donner un contenu !

Christian Delarue

1) La bureaucratie, objet de la science administrative. | Le Club de Mediapart

https://blogs.mediapart.fr/christian-delarue/blog/220314/la-bureaucratie-objet-de-la-science-administrative